Mali : 21 militaires maliens tués dans l’attaque du camp militaire de Dioura

Dimanche 17 mars courant avant l’aube, un commando appartenant à un groupe de djihadistes, arrivé à moto et à bord de plusieurs véhicules, a lancé une attaque contre le camp de l’armée malienne de Dioura, dans le centre du pays, tuant plusieurs militaires.

Vingt-et-un militaires maliens ont été tués dans l’attaque, ont déclaré à l’AFP une source militaire et un élu local. « 21 corps de militaires maliens ont été enterrés dimanche à côté de Dioura », a déclaré l’élu local sous le couvert de l’anonymat. L’attaque a été commise par « des groupes terroristes sous le commandement de Ba Ag Moussa, un colonel déserteur de l’armée » proche du chef djihadiste touareg malien Iyad Ag Ghaly, selon les forces armées maliennes.

Le camp de Dioura est situé dans une zone où est active depuis plusieurs années la katiba Macina, une cellule combattante liée à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), entre la capitale régionale, Mopti, et la frontière mauritanienne.

« Toutes nos pensées pour les fiers soldats de l’Armée malienne tombés ce jour à Dioura dans l’accomplissement de leur mission de sécurisation des biens et des personnes face à un ennemi lâche. Le Mali et son Peuple sont unis et déterminés contre ces actes ignominieux », a réagi en fin de journée la présidence malienne, dans un tweet signé « IBK », les initiales du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta.

Autre attaque

Il y a presque un an, le 6 avril 2018, l’armée malienne avait rapporté que « quatorze suspects terroristes » avaient été tués « à la suite d’une présumée tentative d’évasion » à Dioura, où ils avaient été arrêtés la veille avant d’être remis à des militaires maliens. Une association peule et des proches avaient dénoncé des exécutions sommaires.

Aucun bilan précis n’avait toutefois été établi en fin d’après-midi. Les estimations varient de quatre à quinze tués, mais des sources militaires et sécuritaires ont affirmé à l’AFP que les pertes avaient été lourdes. « Plusieurs militaires ont été tués et portés disparus », a déclaré une source à l’AFP. Une autre source sécuritaire malienne a de son côté évoqué « un lourd bilan d’au moins huit morts ».

Des violences djihadistes persistantes

« Il y a des militaires qui sont morts, d’autres disparus, d’autres blessés. Je ne veux pas non plus confirmer ou infirmer le chiffre de quinze militaires tués. Un homme vu couché n’est pas forcément mort », a ajouté cette source. Par ailleurs, une source sécuritaire étrangère a rapporté à l’AFP que des « vérifications » étaient « en cours pour confirmer ou pas le chiffre d’au moins quinze morts »avancé par des civils dans la localité de Dioura.

Malgré la mission des Nations unies au Mali (Minusma), une forte présence militaire française et la création de la force militaire régionale du G5 Sahel (Mauritanie, Niger, Mali, Burkina Faso, Tchad), les violences djihadistes persistent dans le pays, avec deux cent trente-sept attaques recensées en 2018, soit onze de plus qu’en 2017, selon l’Organisation des Nations unies.

Les autorités maliennes et les forces internationales avaient espéré une baisse des violences dans le centre après avoir donné pour mort fin novembre le prédicateur radical peul Amadou Koufa, principal chef djihadiste dans la région. Il serait cependant vraisemblable que ce dernier soit toujours en vie, a concédé l’état-major français, après l’apparition récente dans une vidéo d’un homme présenté comme Amadou Koufa.

Attaque récente contre des militaires français

Depuis l’opération contre le groupe d’Amadou Koufa, les violences se sont poursuivies dans le centre du pays. Six militaires maliens ont été tués mardi : leurs véhicules ont sauté sur une mine dans la région de Mopti. Deux soldats français de l’opération « Barkhane » avaient été grièvement blessés quelques jours plus tôt dans l’attaque de leur campement temporaire près de la frontière du Niger.

L’unité française avait été la cible d’une « attaque complexe » ayant commencé avec l’explosion d’un véhicule piégé, repéré puis stoppé par des tirs « à trente mètres des militaires de Barkhane » et qui s’est poursuivie avec l’irruption d’« une quinzaine de combattants terroristes sur des motos, repoussés par des tirs » français, selon l’état-major français.

Le Monde avec AFP

dim, 17/03/2019 - 22:04

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