Zoom Essahraa 8…Le pouvoir va-t-il renouveler sa façade politique ?

Zoom Essahraa 8…Le pouvoir va-t-il renouveler sa façade politique ?

A une date politique marquante, et au cours d’échéances politiques et électorales qui approchent au pas de galop, l'Union Pour la République (UPR), le parti au pouvoir, a annoncé la tenue d'une session de son Conseil national à la fin du mois, selon l’appel lancé par son président l'ingénieur Sidi Mohamed Taleb Amar, aux membres du Bureau Exécutif et du Conseil national, lesquels devront former ensemble, la base de l'adhésion au Congrès extraordinaire attendu par les observateurs.

 

Zoom Essahraa d’aujourd’hui se focalisera sur la corrélation de ces assises prévues avec les deux événements les plus importants qui préoccupent la scène politique nationale (la formation du gouvernement et le lancement des concertations ou du dialogue entre les protagonsites politiques), dans le but de mieux discerner les traits du remaniement en perspective au niveau de l’état-major du parti, ses scénarios et ses possibles effets sur le paysage politique, dans son aile regroupant les soutiens du Président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani.

 

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Reconstruction de l’image

 

Si on revoie le film de évènements politiques au cours de la première moitié de l’actuel mandat, on constatera une présence tant au centre qu’au début de l'Union Pour la République, mais pas au fort de lui-même dans le fond, en raison de facteurs dont certains sont objectifs (Coronavirus) et d’autres internes (les puissants tiraillements au sein et autour du parti).

 

- La direction du parti a été la goutte qui a débordé le vase de la relation entre l’actuel et l’ancien Présidents à la suite de la crise bien connue de référence, lorsque l’ex Président a voulu poursuivre son activisme politique à travers le portail du parti au pouvoir. Mais, il s’était heurté à un rejet catégorique des cercles proches du Président Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani au cours d’une séance houleuse, après laquelle Ould Abdel Aziz a quitté le siège du parti et sa photo arrachée de la façade du siège officiel de l’UPR. Il tiendra plus tard, une conférence de presse d'urgence, sans toutefois modifier le nom et le slogan du parti, suscitant bien de points d’interrogation à cette période, décidant de former un nouvel commandement reflétant la cartographie de ses partisans du Président pendant la campagne de 2019, y compris ceux venant du camp de l'opposition.

Si la présence du parti dans les coulisses du début de formation de la scène s’était fortement imposée aux moments de la crise de référence, il n'en était pas de même pour le reste des épisodes, en raison de plusieurs facteurs conjugués qui avaient dessiné son image :

 

  • La pandémie du Covid-19 et les restrictions qu'elle imposait ont fait obstacle aux campagnes et aux tournées que le parti comptait organiser.

 

  • Le processus de normalisation et d'apaisement dans lequel le Président s'est engagé avec les forces de l'opposition et qui a réduit considérablement l’écart entre les discours de l'Opposition et de la Majorité

 

  • L'émergence de cas de polarisation interne au sein du leadership aux sources multiples, sur plusieurs dossiers, dont peut-être le plus important est le dossier des concertations considéré par certains leaders comme prioritaire, alors que d'autres le voient comme un piège miné pour l'Autorité capable de l’exposer à plus de problèmes qu'il ne lui apportera de solutions.

 

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La photo instantanée

 

Le parti s’oriente actuellement vers la tenue de son Congrès d'urgence dans un contexte politique tridimensionnel.

 

  •  Le pouvoir a largement achevé ses dispositions sécuritaires et administratives au cours de la première moitié du mandat avec comme aménagement non encore terminé, l’aspect politique et les échéances qui se dessinent au début de la seconde et dernière moitié du mandat présidentiel.

 

  •  Le Président a annoncé plus d'une fois son insatisfaction quant à la performance du gouvernement tandis que des sources multiples sont quasiment unanimes sur l’imminence d'un remaniement ministériel, avec une divergence dans les prévisions, quant à son ampleur et son exhaustivité, paraissant dans tous les cas dans la forme d’un remaniement d’un nouveau genre comparativement aux changements courants relatifs au gouvernement

 

  • Malgré la poursuite de la trêve comme cadre général de la scène, les derniers mois ont enregistré des indicateurs d’escalade et de polarisation entre la Majorité et l’Opposition (on peut citer à ce propos le retour à la guerre médiatique entre l'opposition et le parti au pouvoir telle qu’elle se dégage de plusieurs déclarations et au cours de la dernière session parlementaire, en plus des meetings populaires intervenus avant la dernière vague du coronavirus, ayant fait précédemment l’ objet d’un Zoom Essahraa).

 

Les épisodes et les échéances à court et moyen termes peuvent, s’ils sont regroupés, donner un cliché du Congrès attendu, ses agendas et ses conclusions :

 

1- Nous nous trouvons devant des concertations ou un dialogue national qui n'exclut pas une partie ou un sujet ; ce qui nécessite un directoire politique jouissant de la profondeur tant des liens que de la confiance du Président.

 

2- Nous sommes à un an environ du lancement effectif de deux années électorales consécutives, ce qui requiert une large représentation populaire et sociale des forces politiques et sociales soutenant le pouvoir.

 

3- Il y a également dans l’environnement, des développements sécuritaires et géostratégiques dont l’influence éventuelle sur le pays suscite les craintes de nombreux observateurs, en plus des rebondissements dans les relations avec le spectre de l'opposition locale, d’où l’importance de la présence d'un leadership apte et homogène de l’UPR pour interagir avec les développements actuels et attendus.

 

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Ainsi..

On peut s'attendre enfin à ce que l'Union Pour la République assiste au cours du Congrès de février 2022 à une sorte de refondation afin de mieux s'harmoniser avec les composantes de la scène du pouvoir, dans ses aspects déjà arrangés au cours des 30 derniers mois.

C’est tout de même ce que dit la logique, tout en avouant que la logique n'est pas toujours le facteur principal dans la constitution des positionnements politiques.!

ven, 11/02/2022 - 11:24

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