Zoom Essahraa (17) Après un long attentisme, le Sénégal opte pour l'élection

Zoom Essahraa (17) Après un long attentisme, le Sénégal opte pour l'élection

Les chefferies religieuses et de la Tarigha ont réussi aux derniers instants à épargner au Sénégal, ce que beaucoup craignaient de se produire, à savoir voir le pays sombrer dans la violence. Ainsi, la coalition de l'opposition a annoncé l'annulation de la manifestation de protestation de mercredi, optant pour un concert de casseroles et de klaxons, organisé le vendredi soir, appelant également à se concentrer sur les élections et sur ce qu’elle a appelé, défier les ambitions de Macky Sall de se pérenniser au pouvoir.

 

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Le bord du gouffre

 

Le pays ouest africain le plus stable a atteint ces derniers jours et de manière quasiment inédite, le bord du gouffre, lorsque le Conseil constitutionnel, dont les dispositions ne sont pas sujettes à mettre en question la constitutionnalité de la décision administrative d'invalidation de la liste des candidats de l'opposition pour la capitale, Dakar, pour les élections législatives prévues à la fin du mois de juillet courant et dirigée par le leader de l'opposition et chef du parti PASTEF Ousmane Sonko.

Une annulation rejetée par ce dernier, appelant les Sénégalais à manifester dans plus d'une ville avec un discours d’escalade ayant atteint son point culminant, quand il dira, seule la mort nous empêchera de sortir.

C’est alors que les choses ont atteint le bord de l'abîme et que les sénégalais ont commencé à sentir le danger.

C’est dans cette atmosphère délétère que le portail des chefferies soufies, connu pour être le plus sûr, s’est ouvert, provoquant la précipitation vers cette bouée de sauvetage et son appel à intervenir.

Ce qui fut fait et conduit à des ententes dont les traits ne manquent pas de mystère, mais qui ont clairement  "gelé la tension",  freiné l’escalade, ou peut-être redirigé la confrontation politique.

 

- La coalitione populaire de l'opposition a décidé d'annuler la manifestation de mercredi et d’opter pour un activisme symbolique, à travers des concerts de casseroles et de klaxons le vendredi soir.

 

- Le gouvernement et le camp du président Macky Sall ont baissé le ton de leur discours et pourraient même libérer les détenus et continuer à les poursuivre pour des accusations susceptibles de les empêcher de participer.

 

Ainsi, les deux parties ont pris conscience de la nécessité de ne pas rester inflexibles sur leurs choix pour éviter le pire :

 

- L'opposition s'est rendue compte que l'opinion publique sénégalaise n'est pas prête à affronter le pouvoir après avoir mis le Conseil constitutionnel de son côté.

- Macky Sall a réalisé quant à lui, que la poursuite de l'escalade, des arrestations et des procès ne fera pas seulement échouer les élections, mais pourra faire perdre au Sénégal son  meilleur atout à savoir la stabilité et la démocratie.

 

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Opter pour les élections

 

Quand Sonko et sa coalition finiront aujourd’hui le concert de casseroles et de klaxons, ils se consacreront à leurs campagnes électorales avec une plus grande mobilisation de rejet et un ton d'escalade plus fort contre Macky Sall ; convaincus qu'ils ont désormais un point supplémentaire contre le président, qu'ils accusent d’occulter ses intentions de briguer un "troisième mandat".

 

  • En revanche, le président Macky et ses partisans ont poussé un soupir de soulagement, car l'acceptation de leurs adversaires de revenir dans l'arène électorale est un acquis à deux facettes :

 

- Il a épargné la violence au pays.

 

  • Et donné une légitimité au processus électoral.

 

Au final, le Sénégal aura, comme nous l’avons supposé dans le Zoom de la semaine dernière - et comme c’est son cas au cours des mandats précédents de Diouf et de Wade, évité le pire et échappé au débordement, pour aller à des élections qui, du fait des développements de ces dernières semaines, ne sont plus seulement des consultations législatives, mais sont devenues pratiquement un scrutin anticipatif des prochaines élections présidentielles, au cours desquelles les Sénégalais exprimeront leurs intentions de vote envers  les "deux adversaires obstinés" Macky Sall et Ousmane Sonko. Alors, lequel des deux remportera le scrutin préliminaire... ?!

Zoom en arabe

ven, 01/07/2022 - 22:27

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