Zoom Essahraa... Le train électoral s’est-il ébranlé ?!

Zoom Essahraa... Le train électoral s’est-il ébranlé ?!

Après des semaines de préparation et des jours de discussions marathoniennes dans les couloirs du ministère de l'Intérieur, une fumée blanche est sortie pour la première fois, signalant l’arrivée à un accord sur l’organisation des prochaines élections au premier semestre de l'année prochaine.

 

 Dans le présent Zoom hebdomadaire, nous essayerons de décrypter minutieusement l’image des résultats des concertations, afin de connaitre si, à la différence d’expériences passées, ils réussiront et s'il est possible dès l’instant d'anticiper la direction vers laquelle train électoral s’ébranlera, s’il ne s’est pas déjà engagé sur le « chemin politique ».

 

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Le contexte des concertations

 

Le départ du palais présidentiel, survenu il y a quelques mois, de l'homme fort du pouvoir et ancien et actuel ministre de l'Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, avait surpris bon nombre d'observateurs.

 

Toutefois, les rebondissement successifs enregistrés par la suite, ont très vite révélé le mystère de cette sortie inattendue  et montré que l’homme allait être investi d’une mission extrêmement importante pour le sérail, à savoir superviser le processus électoral auquel le pays a rendez-vous au cours des deux dernières années du mandat du président Ghazouani.

 

 Ainsi, plusieurs développements se sont succédés, qu’il est opportun de rappeler à l’heure de discussion des résultats et des perspectives des actuelles concertations.

 

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Suspension du dialogue inclusif

 

L'arrêt du dialogue inclusif, préparé depuis des mois, après que les désaccords et les problèmes aient dispersé aussi bien les parties chargées de sa supervision, que celles qui ont y participé, était la première étape qui a ouvert la voie à la nouvelle concertation, puisqu’abandonner avant de faire preuve n'est pas seulement une règle soufie, mais bien au contraire, c’est aussi une règle dans le domaine de la gouvernance et de la politique.

 

  • La nouvelle formation gouvernementale

 

Si la formation gouvernementale n’a pas consacré la nomination d’un nouveau Premier ministre, elle a toutefois fait sortir du palais un autre homme fort du pouvoir, qui était le superviseur de l'ancienne version du dialogue, pour la détermination à ce stade », par les mains du ministre de l'Intérieur, de la référence du dialogue et de la concertation.

 

- Dans le rang de l'opposition, les problèmes qui s'accumulaient entre les protagonistes de ce camp, ont été accentués par des fissures qui n’ont cessé de grandir au cours de ces dernières années, d’où l’absence totale ou en grande partie de la scène avant le démarrage des concertations, d’exigences de l'opposition traditionnelle d’une part et de divergences avec le camp partisan, d’autre part.

 

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Des présents et des absents

 

Ainsi, le dialogue a été lancé dans des circonstances qui sont relativement favorables à son organisation, quoique des problèmes et des défis, qui doivent être pris en compte, persistent encore.

 

Le lancement des concertations s’est fait par une grande majorité des partis autorisés (seuls 3 sur les 25 partis disposant de récépissés étaient absents du lancement. Plus tard, deux sur les trois partis invités se sont joints aux pourparlers)

 

Au premier rang des présents se trouvaient les partis de la Majorité, estimée à une vingtaine, en plus des partis les plus en vue de l’opposition traditionnelle, en l’occurrence le RFD, l’UFP, Tawassoul et l’APP.

 

Quant aux absents, ils comptent au premier chef, les forces dont les partis n'ont pas encore reçu de récépissé ou ceux qui étaient autorisés et avaient été dissous, faute d'avoir obtenu le pourcentage garantissant le maintien de leur reconnaissance en deux dates électorales (on parle ici principalement du parti RAG, des Forces Progressistes pour le Changement (FPC), la CVE et la CVE/VR, le Mouvement « en avant la Mauritanie, le mouvement du changement sérieux).

 

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Quels résultats… pour quelles perspectives ??

 

Bien que les concertations n’aient pas encore été clôturées, il ressort clairement de la déclaration du ministère de l'Intérieur, vis-à-vis de laquelle, un seul parti d’opposition a fait des réserves (Tawassoul), , les prochaines élections constitueront en grande partie la poursuite des élections habituellement organisées dans le pays depuis un certain temps à travers:

 

  •  Un système électoral qui combine entre le système de circonscription et le système proportionnel.

 

  •  La supervision des élections est répartie entre le ministère de l'Intérieur et la commission électorale nationale indépendante (CENI),

 

  •  La saison électorale se termine généralement, par une large victoire des couleurs du pouvoir dans les villes de l’intérieur et les campagnes, et une légère percée de l'opposition dans la capitale et les zones de proportionnalité.

 

 A travers le document présenté par le ministère de l'Intérieur aux participants aux concertations et dont Essahraa a reçu une copie, les caractéristiques les plus importantes du prochain scrutin seront :

 

- les communes et les conseils régionaux seront tranchés en un seul tour, du fait, qu’il a été convenu d'adopter la proportionnalité absolue dans toutes les circonscriptions. Ce qui est de nature à augmenter les chances d'alliances locales et rend la formation des listes communales et régionales plus complexe qu'auparavant.

 

 - Une plus grande présence des jeunes : la liste des jeunes représente la nouveauté la plus marquante de la future scène parlementaire, du fait de son ajout, suivant un commun accord des participants aux concertations, aux deux listes proportionnelles traditionnelles (la liste nationale commune, la liste nationale des femmes).

 

 Nul doute que la présence de onze jeunes hommes et femmes sous l’hémicycle parlementaire, rendra l'institution législative moins monotone et moins traditionnelle que par le passé.

 

Quant au plus grand bénéficiaire politique de ces résultats et de leurs détails, qui devraient se préciser dans les semaines à venir, cela requiert davantage de clarté des autres aspects de l’image, qui ne peut être cernée à ce stade par le Zoom!

 

Lire le Zoom en arabe

mer, 21/09/2022 - 22:16

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