Le budget 2019 sera équilibré autour de 68,87 milliards de N-UM,

La ministre de la Jeunesse et des Sports, Mme Mariem Mint Bilal et le ministre de l’économie et des finances M. Moctar Ould Diay ont commenté, jeudi soir, à Nouakchott, les résultats du Conseil des ministres.

La ministre de la Jeunesse et des Sports a indiqué que le conseil a examiné et adopté un ensemble de projets de lois, de décrets et de communications dont deux Projets de lois portant lois de finances rectificative 2018 et initiale 2019.

A son tour, le ministre de l’économie et des finances, M. Moctar Ould Diay, a souligné à propos du projet de loi portant loi des finances rectificative de l’année 2018 qu’il a été procédé dans les tous derniers mois à l’adoption d’un décret autorisant l’ouverture de crédits d’avance par le gouvernement sur les recettes de l’Etat et que ceci doit être présenté avec la loi des finances initiale de l’année 2019 à l’occasion de la première session du parlement.

Il a indiqué qu’il y a un ensemble de raisons qui ont conduit le gouvernement à prendre ce décret dont, entre autres, l’existence de changements dans la conjoncture économique qui impacte sur les recettes et les dépenses de l’Etat qui étaient prévisibles, en plus d’autres événements qui ont influé sur les prévisions de la loi des finances de l’année 2018.

Il a ajouté que parmi ces importants événements figure la hausse des prix des hydrocarbures au niveau mondial, car le prix sur lequel se basaient les prévisions en 2018 était de 54 dollars le baril alors que celui-ci dépasse aujourd’hui les 74 dollars, soulignant que l’Etat subventionne désormais chaque litre d’hydrocarbures avec environ 32 UM-A et ceci en plus du changement opéré il y a deux mois au niveau de la nouvelle composition du gouvernement ayant conduit à la fusion de certains ministères et à la suppression d’autres ainsi que la légère augmentation qu’a connu le budget alloué à l’organisation des élections.

En ce qui concerne le projet de loi des finances initiale de l’année 2019, il a indiqué que ce projet prend en compte la conjoncture économique internationale et la situation économique nationale représentée par les principaux indicateurs tirés de la situation économique de l’année 2018 tout en cherchant à résoudre les problèmes posés, à stimuler le circuit économique et à financer les projets essentiels consignés dans le plan d’action de la stratégie nationale de croissance accélérée et de prospérité partagée (SCAPP) dont la mise en œuvre de la première phase intéresse la période 2017-2020.

Le ministre a précisé que la situation économique internationale a été marquée par la stabilisation de la croissance en 2018 autour de 3,7% et il est prévu que cet état de chose persiste en 2019 et ce, en dépit de craintes majeures consécutives aux doutes entourant la guerre commerciale opposant les grandes économies et qui, si elle perdure, va avoir des répercussions sur la situation économique mondiale et sur la fluidité des échanges commerciaux et les pays les moins développés en seront les plus touchés.

Il a indiqué que l’on prévoit que les prix des hydrocarbures continueront à grimper en 2019 sinon ils seront autour de leur moyenne de l’année en cours pendant que l’on s’attend à ce que les prix des autres matières premières, surtout les mines, resteront bas sinon conserveront leur niveau actuel enregistré en 2018 qui demeure relativement bas. Au même moment, les prix des denrées alimentaires conserveront, eux, leur niveau de cette même année.

S’agissant de la situation économique nationale, le ministre a expliqué que la moyenne de la croissance en 2018 est de 3,5% bien que la prévoyait autour de 3%. Les indicateurs disponibles montrent que ce taux pourrait atteindre 4 ,5% alors que les prévisions indiquent que l’année 2019 connaîtra une croissance moyenne de l’ordre de 4,5%, ce qui implique que l’on s’achemine vers la bonne santé de l’économie après l’année 2014 et ce qui dénote de l’efficience des politiques économiques menées ces dernières années.

M. Moctar Ould Diay a précisé que le taux moyen de l’inflation est resté stable en 2018 par rapport à 2017 et il est prévu qu’il reste dans les mêmes termes en 2019. Il est également prévu que se poursuive la maîtrise du compte courant en dépit des déséquilibres que va entrainer la hausse des prix des hydrocarbures qui constituent une composante essentielle des importations du pays. Et de relever que les réserves de la Banque Centrale en devises couvrent actuellement plus de 5,5 mois d’importations. De même il est attendu en 2019 que l’augmentation de ces réserves se poursuive. ;

Le ministre a noté que toutes les recettes inscrites au titre de la loi des finances initiale de 2018 tant les ressources financées sur le budget de l’Etat que celles prévues sur des ressources extérieures vont atteindre en 2019 les 68,87 milliards d’Ouguiya contre 66,03 milliards inscrits au titre de la loi de finance 2018, soit une augmentation de 2,5 milliards de N-UM. Les rubriques du budget financées sur ressources internes seront, elles, équilibrées autour de 54,12 milliards de N-UM soit une augmentation de 2,28 milliards de N-UM comparativement au budget initial de l’année précédente.

Il a indiqué que l’année 2019 va connaitre un ensemble de particularités peu favorables à la perception des recettes dont, entre autres, la hausse du prix des hydrocarbures en plus de la compensation dans le cadre de l’accord avec l’union européenne, car les revenus du secteur de la pêche comprennent une compensation financière perçue dans le cadre de cet accord autorisant la flotte de l’UE à pêcher dans les eaux mauritaniennes, lequel accord arrive à son échéance à la fin de 2018.

Le ministre a souligné que parmi les éléments qui vont aider la perception des recettes de l’année 2019 figure l’augmentation continue des recettes fiscales, en plus d’un appui budgétaire en cours de négociation avec la Banque mondiale dans le cadre du programme de réformes.

Il a souligné que les résultats qui précèdent ont permis de collecter 54,5 milliards de N-UM représentant les ressources budgétaires pour l’année 2019, dont environ 35,2 milliards N-UM de recettes fiscales et 11,9 milliards N-UM de recettes non fiscales, tandis que les recettes en capital seront de l'ordre de 0,3 milliard de N-UM et les revenus pétroliers décaissés du fonds pétrolier de 3 milliards de N-UN, en plus de 1,1 milliard de N-UM de subventions budgétaires et autres, au moment où les ressources extérieures pour 2018 atteindront les 14,75 milliards, soit une légère augmentation par rapport à l'année précédente, indiquant que le montant global de l’addition des ressources internes et externes atteindrait 69,31 milliards N-UM en 2019.

A propos des dépenses, le ministre de l’économie et des finances a dit que le budget sera équilibré en recettes et dépenses autour de 68,87 milliards de N-UM, ce qui représente l’ensemble des dépenses au titre de la loi de finances initiale 2019. La première rubrique est la masse salariale qui atteint les 15,6 milliards de N-UM au lieu des 14, 51 milliards inscrits dans le budget 2018. Le budget de fonctionnement 2019 quant à lui atteindra 14,7 Milliards d’ouguiya contre 9 milliards en 2018, ce qui représente une augmentation résultant d’une Convention avec la Banque Centrale au terme de laquelle l’Etat prend en charge la dette de la Banque sur l’Etat mauritanien lors des périodes de découverts.

Le budget d’investissement atteindra en 2019 quelque 28 milliards d’ouguiya qui seront mobilisés pour financer 310 projets. Sur ce montant, 14,7 milliards seront financés sur ressources externes et 13,29 Md sur ressources propres, expliquant que ces nouveaux projets comprennent la construction de deux grands hôpitaux dans les wilaya du Guidimagha (à Sélibaby) et du Brakna (à Aleg), une université à Tidjikja, la construction de sièges pour nos ambassades à Abou Dhabi, Rabat, et Niamey en plus de la réfection et de la réhabilitation de l’Hôpital de la Mère et de l’Enfant et la dépense d’un milliard et demi de N-UM pour la construction de nouveaux établissements scolaires et de 12 sièges pour les conseils régionaux nouvellement créés.

Après avoir abordé en détails et expliqué l’ensemble des rubriques de la loi de finances initiale pour l’année 2019, le ministre a répondu aux questions posées par les journalistes portant sur le sujet.

AMI 

jeu, 25/10/2018 - 22:49

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