ZOOM ESSAHRAA : QUEL GOUVERNEMENT PROFILE A L'HORIZON ?

ZOOM ESSAHRAA : QUEL GOUVERNEMENT PROFILE A L'HORIZON ?

Le premier mandat du président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani est arrivé à mi-parcours, après avoir traversé une conjoncture nationale, régionale et internationale pleine de rebondissements à plus d'un niveau.

Ceci dit, il parait que l’heure d’un vaste remaniement du second gouvernement de l’homme fort de Nouakchott a sonné, avec probablement la sortie prévisible de nombreux ministres, y compris les membres du gouvernement ayant en charge des portefeuilles de de souveraineté et de services de base.

Quoique l'opinion publique et les observateurs ainsi que la plupart des acteurs, sont impatients de voir ce changement prendre effet, sinon adviendra dans les moindres hypothèses, les caractéristiques du prochain gouvernement ne sont pas encore très claires.

Nous allons essayer dans le premier épisode de Zoom Essahraa, que nous voulons être un rendez-vous régulier, afin d’agrandir l’image sur l’une des questions, essayer de discerner les traits les plus plausibles de ce changement.

 

- Sera-t-on en présence d’un gouvernement de réalisations :  où le président accorde la priorité à la réponse concrète à la question sur le bilan, qui tient à cœur aux partisans du pouvoir et aux optimistes, selon lesquels, les performances des gouvernements de Ould Cheikh Sidiya et de Ould Bilal ont suscité un sentiment de frustration, qui appelle le président, qui jouit du plus grand consensus national, à y remédier. Ce qui ne se fera qu'à travers un gouvernement en action continue sur le terrain pour transformer les « engagements » en projets visibles.

 

- Ou s'agira-t-il d'un gouvernement ouvert : à travers lequel le président traduit dans son cabinet ministériel ses slogans et ses acquis politiques les plus marquants, renforçant ainsi son camp de loyalistes dont des partis d'opposition et des personnalités restées à ses côtés au cours de la période écoulée et dont certaines s’étaient montrées même plus enthousiastes pour sa défense que sa propre majorité présidentielle?

 

- Ou sera-t-on en face d’un gouvernement électoraliste : C’est d’autant vrai que les deux dernières années restantes du mandat du président Ould Ghazaouni sont des moments électoraux qui représenteront le choix le plus important du pouvoir aux niveaux municipal, régional, parlementaire et, enfin, présidentiel.

 

C’est-à-dire donner la priorité dans la formation du gouvernement à l'émergence de deux scénarios suivants :

1. Représenter les groupes jouissant d’un grand poids électoral afin de gagner à partir de ce moment leur confiance et leur satisfaction au sein de leurs circonscriptions et au niveau national,

2.  Attribuer les principaux portefeuilles aux hommes de confiance, afin d'assurer une préparation sûre des prochaines consultations présidentielles,

3 . Un gouvernement de crises : eu égard aux crises sociales, économiques, sécuritaires et politiques que traversent le monde et la région, d’où la primauté à accorder particulièrement à cet aspect sur toutes les autres priorités, surtout qu’il s’agira d’une équipe formée dans un pays, quasiment le seul parmi les Etats du Sahel à rester à l’abri des répercussions des troubles transfrontaliers.

 

Dire que le prochain gouvernement pourra satisfaire les quatre aspirations précitées, donner la primauté aux réalisations, émettre des signaux d’ouverture, prendre en considération l'approche et la préparation des élections et rester vigilant face aux crises et leurs dangers, est une chose plausible.

A cela s’ajoute la reconnaissance de la difficulté de peser sous un pouvoir dont les opposants reconnaissent et les partisans se vantent, que l'une de ses principales spécificités, est la difficulté d'anticiper ses choix et leur déviation parfois aux prévisions.

 Mais la compilation d'un certain nombre d'indicateurs et de données, fait en terme de prévision, que les priorités relatives aux acquis et aux crises soient privilégiées à celles de l’ouverture et des élections, pour des considérations dont la moindre est le fait que le « dossier politique » peut souvent attendre les résultats de la concertation politique, dont l'issue semble avoir besoin d'un feu plus incandescent que celui de l’hiver, qui fera l’objet d’un prochain Zoom.

https://essahraa.net/node/28137

lun, 13/12/2021 - 18:17

Actualités