Zoom Essahraa (26) ... L'hiver politique s’annonce chaud !

Zoom Essahraa (26) ... L'hiver politique s’annonce chaud !

Le rythme de la formation du paysage des compétitions électorales attendues en 2023 et bien après s’est accéléré, après la formation de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et le lancement de cette dernière des concertations avec les partis sur l’échéancier définitif des futures élections, augurant un hiver politique chaud dont les prémices ont commencé à profiler à l’horizon, tant du côté de la Majorité que de l’Opposition.

 

 Dans le Zoom "Essahraa" de cette semaine, nous suivrons les présages manifestes et tenterons d’établir une lecture anticipée de ces perspectives politiques. Nous reviendrons également sur le sujet au cours de prochains Zooms Incha Allah.

 

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L’Opposition éparpillée

 

Contrairement à l'image que l'opposition cherche constamment à donner au cours des dernières décennies, il n’y a pas d’indice sur l’actuelle scène politique, qui atteste réellement de l’existence d’une volonté de l'opposition de s'unir dans un front, une coordination ou une coalition. Tout le monde est en harmonie avec la réalité de la profonde divergence entre ses pôles et même au sein de la plupart de ses partis, selon les observateurs du dossier politique au centre Essahraa.

 

 La disparité de l'opposition et l'éparpillement de ses rangs en début de saisons se manifeste jusqu'à présent dans deux indicateurs marquants :

 

✔️ L'incapacité de ses principaux partis à concevoir une vision commune pour la CENI, au point de faire recours à des interventions et à des médiations du ministère de l'Intérieur et même de certains partis de la Majorité.

 

✔️ L'échec des jeunes forces de l'opposition ou de ce qu’on appelle la nouvelle opposition à s'unir dans un même cadre, malgré la profondeur des points communs entre elles au niveau du discours (jusqu'à présent deux alliances sont apparues et des sources parlent de deux autres en cours de constitution).

 

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Le choc du palais des congrès.

 

De l'autre côté de la scène relatif à la Majorité, l'activisme organisé récemment au Palais des Congrès par l'ancien diplomate Cheikhna Ould Nenni, est intervenu pour augurer un état de polarisation aigue au sein des cercles partisans.

 

Des messages ont révélé, aussitôt les rideaux de ce rassemblement de soutien au président Ould Cheikh El-Ghazouani tombés, que ce qui n’a pas été dit dans ce meeting est bien plus grand (ou c’est ainsi qu’on a voulu que l'opinion publique le comprenne)

 

C’est dans cette atmosphère de rebondissements successifs que des développements significatifs se sont succèdes les uns aux autres :

 

✔️ Le parti Insaf s’est dit étranger à l’activisme précité et a engagé ses partisans à la discipline dans leurs initiatives ainsi qu’à mettre en exergue cette fidélité au parti tant dans les discours que les slogans.

 

✔️ L’organisateur de l'initiative du Palais des Congrès et ambassadeur auprès de l'UNESCO, Cheikhna Ould Nenni, a annoncé dans un tweet publié sur les réseaux sociaux, au terme d'une semaine pleine d'analyses et de spéculations, sa décision de se consacrer à l’activisme politique.

 

✔️ Peu de temps après le posting, Ould Nenni a été limogé par décision de ses fonctions. Une mesure qui a montré la vérité autour dudit tweet, lequel n'était en fait rien d'autre qu'une tentative d'apparaître pendant les arrêts de jeu, sous l’habit d’un acrobate qui n’avait plus le choix de sauter du navire, ont commenté plusieurs analystes.

 

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La plate-forme de Paris.

 

Alors que l’opinion publique était plongée dans les supputations du baroud du Palais des Congrès et des messages relatifs à cette affaire qui ont inondé la toile et qui a conduit à la colère du Palais présidentiel envers certains partisans mécontents, des nouvelles en provenance de la capitale française Paris, ont révélé l’intention de l'ancien président Ould Abdel Aziz de se réserver une place dans les titres d’actualité, même pour quelques jours.

 

L’annonce depuis la France de la création d’une plate-forme de concertation et de suivi avec le mouvement des FLAM baptisée « Engagés pour une Mauritanie Unie »  ou du moins de certains de ses leaders (des déclarations ultérieures ont minimisé ce qui s’est passé et ont mis en question la représentation effective des participants des parties qu’ils disent représenter);

 

 Cette annonce a pris (et continue de prendre un espace dans l'interaction, peut-être en raison de l’ampleur de l’effet dans les positions de ses deux parties), mais, la lecture des données politiques et électorales sur le terrain, montrent que sa capacité à influencer réellement les scènes politiques et électorales est bien moindre qu’on le pense.

 

Les rebondissements des derniers jours et des heures passées indiquent grosso modo, que la décision des forces politiques d'éviter la canicule estivale dans l'organisation des élections rendra l'hiver de la nouvelle année politique plus chaud. Ce qui pourra renforcer la force de sa sensation de la poursuite de l'état de froideur et même de refroidissement politique depuis plus de trois ans.

Lire en arabe : Essahraa

mar, 15/11/2022 - 18:38

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