L'ONU met en garde contre le risque de conflits armés dans le Sahel

Sans investissement urgent dans l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, les pays du Sahel risquent de connaître des décennies de conflits armés et de déplacements exacerbés par la hausse des températures, la pénurie de ressources et l’insécurité alimentaire, ont averti mercredi les Nations Unies.

Selon un rapport du Bureau du Coordinateur spécial des Nations Unies pour le développement au Sahel et l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), si rien n’est fait l’urgence climatique mettra encore plus en péril les communautés sahéliennes.

« Au Sahel, la crise climatique se combine à une instabilité croissante et au faible niveau d’investissements dans le développement pour créer un mélange déresponsabilisant qui pèse lourdement sur les communautés sahéliennes, avec le risque supplémentaire de compromettre la réalisation des Objectifs de développement durable », a déclaré le Coordinateur spécial, Abdoulaye Mar Dieye.

Même avec des politiques ambitieuses d’atténuation du changement climatique, les températures au Sahel devraient augmenter de 2,5°C d’ici 2080. Si l’action urgente est encore retardée, elles pourraient augmenter de 4,3°C. 

Dans un tel scénario, les inondations, les sécheresses et les vagues de chaleur dévastatrices décimeront l’accès à l’eau, à la nourriture et aux moyens de subsistance, et amplifieront le risque de conflit. « Au final, cela obligera davantage de personnes à fuir leur foyer », ont fait valoir les Nations Unies. 

Le rapport examine les dix pays couverts par la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel et son plan d’appui en Afrique occidentale et centrale : Burkina Faso, Cameroun, Gambie, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal et Tchad.

Dans ces zones du Sahel, les communautés dépendent de l’agriculture et du pastoralisme, qui sont très vulnérables aux effets du changement climatique. L’insécurité alimentaire est déjà en hausse dans la région, atteignant des niveaux d’urgence dans certaines zones.

À long terme, les rendements du maïs, du millet et du sorgho devraient diminuer en raison des chocs climatiques, usant la résilience des populations locales.

« La hausse des températures et les conditions météorologiques extrêmes au Sahel aggravent les conflits armés, qui détruisent déjà les moyens de subsistance, perturbent la sécurité alimentaire et provoquent des déplacements », a déclaré Andrew Harper, Conseiller spécial du HCR pour l’action climatique.

ven, 18/11/2022 - 00:27

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