Zoom Essahraa… jusqu’où ira le procès de l’étape ?

Zoom Essahraa… jusqu’où ira le procès de l’étape ?

Les plus pessimistes sur les relations entre les deux hommes les plus puissants au pouvoir depuis le renversement du pouvoir du président Maaouiya Ould Taya, ne s'attendaient guère, il y a quatre ans de cela, de leur dégradation, au point d’atteindre le niveau de rupture constaté aujourd’hui.

Un degré de déchirure où l’un d’entre eux se trouve actuellement au palais présidentiel et l’autre dans la cage, face à un lourd dossier, des questions brûlantes et des accusations qui risquent de le conduire en prison pendant de longues années.

 

 Dans le Zoom Essahraa de cette semaine, nous essayons de suivre l’évolution des relations jusqu’à leur arrivée à ce stade et les perspectives de leur forte détérioration à l’avenir, notamment à la lumière des récentes sorties de l'ancien président, dans lesquelles il a rompu son "long silence" et explicitement manifesté un discours d'opposition aigu, non seulement envers le président et ses partisans, mais aussi à l’endroit d'autres parties clés de la scène politique nationale.

 

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 Le processus de pourrissement des relations

 

Lorsque l'ancien président est sorti de prison, il y a environ un an, les médias ont évoqué ce qu'ils ont perçu comme étant des ententes, même non officielles, entre le premier accusé dans la décennie de corruption et l'autorité au pouvoir, en vertu desquelles, Ould Abdel Aziz mettra fin, à ce que les cercles proches du pouvoir considèrent comme une attitude provocatrice et par conséquent engager le dossier dans une voie monotone qui peut conduire à classement en douceur, sous prétexte de prescription des charges ou tout autre argument.

 

Cette entente, qui fut démentie à l'époque par des sources de confiance d’Essahraa Online, s’est avérée ultérieurement sans fondement à tous.

Ould Abdel Aziz s’envola pour la France, où il se lança dans des activités politiques principalement concentrées depuis leur lancement sur la provocation.

La procédure contentieuse avait poursuivi aussi son cours habituel jusqu'à la première comparution d’aujourd’hui matin devant le tribunal spécialisé chargé des crimes de corruption, devant lequel, s’étaient présentées aujourd’hui les personnes impliquées dans le dossier, avec à leur tête l’ancien président et son premier ministre.

 

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Deux arènes…

 

Les choses atteignent ainsi, trois ans après l'éclatement de la crise « de référence », le point de non-retour : le procès qui a suscité longtemps des questions au niveau de nombreux cercles, s’il aura lieu et si oui, le sera-t-il au cours de ce mandat ou s’il sera reporté à plus tard ?

 

Le procès, qui ouvrira ses séances le 25 de ce mois, verra, selon des indicateurs plus ou moins clairs, une lutte acharnée entre deux volontés :

 

✔️ Une volonté qui veut que ce soit un procès politique pour un ancien président en raison de son ambition de participer à la vie politique.

✔️ Une volonté qui cherche à prouver qu'il s'agit d'un procès d'un des plus grands dilemmes auxquels le pays est confronté à savoir la problématique de la corruption et de la mauvaise gouvernance.

La première volonté conduira à des arguments invoquant :

 

☑️ L’empêchement d’exercer certaines activités.

☑️ La persécution de certains membres de la famille et de l'environnement familial.

☑️ L’interdiction de déplacement pour un rendez-vous médical, selon les avocats de la défense du principal accusé.

 

Quant à la seconde volonté, elle soulèvera de nombreux dossiers, qui sont la synthèse du travail mené par la commission d'enquête parlementaire et les autorités techniques et judiciaires, qui ont toutes mis la main sur ce que des sources bien informées qualifient de détails ahurissants :

 

☑️ Les biens d'un accusé qui dit ne pas avoir pris un sou sur l'argent de l'État et qui est pourtant devenu, pendant les années de son règne, l'une des personnes les plus riches (tout en refusant de fournir une réponse à la question, "d’où provient cette richesse ?")

☑️ L'étendue de la corruption dans laquelle les institutions de l'État ont été impliquées, selon les déclarations enregistrées par de nombreux témoins devant la commission d'enquête parlementaire.

☑️ Des données sur la contrebande probable d'énormes fortunes hors du pays.

☑️ Des pratiques pour le moins qualifiées d'inappropriées pour la fonction de Président de la République, menées avec des parties extérieures et dont le revenu porte sur des commissions accordées à des proches

 

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Jusqu’où...?

 

Maintenant que le procès a effectivement commencé, avec les accusés qui comparaissent devant le tribunal aujourd'hui, et à la lumière du conflit entre les deux volontés ou des deux arènes, une question se pose sur laquelle le tribunal pourrait ne pas "délibérer" bientôt, mais qui probablement ne sera pas moins qu'une condamnation ferme à une peine d'emprisonnement de plusieurs années et la confiscation des biens. Cette éventualité est renforcée dans l’évaluation des connaisseurs du dossier par :

 

✅ La solidité des éléments de preuve à charge que l'on pense être en possession de l'accusation

✅ L'expiration de la stratégie du silence que poursuivait le principal accusé durant la dernière période, puisqu'il devra désormais répondre à des questions difficiles qui justifient une richesse qu'il reconnait détenir et dont il a refusé de déclarer l'origine.

✅ Son incapacité, malgré ses efforts, à percer les murs de la solide position de rapprochement avec lui, bâtie au fil des années de sa relation tendue avec la majeure partie du spectre de l'opposition ; ce qui l'a contraint à rester isolé au sein de l'opposition et même adopté  le discours d'opposition le plus fort.!

 

Essahraa

ven, 13/01/2023 - 22:58

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