Zoom Essahraa... 2023… les traits d'une carte politique qui prend forme?!

Zoom Essahraa... 2023… les traits d'une carte politique qui prend forme?!

Les traits des premières élections organisées sous la gouverne du président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani commencent à se préciser, au lendemain de l’annonce de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) des données préliminaires sur les partis en lice pour remporter les sièges mis en compétition au cours des prochaines élections municipales et régionales.

 

Une scène caractérisée par le recul de partis politiques qui étaient au sommet de la configuration politique pendant des décennies et la montée en puissance d'autres qui étaient au bas de la pyramide, tandis qu’un troisième groupe continue de préserver ses positions.

 

Le Zoom Essahraa de cette semaine présente une lecture préliminaire des premiers traits de la carte de la concurrence et de ses portées actuelles et futures.

 

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Circonscrite mais…

 

Contrairement aux élections de 2018, dans lesquelles des dizaines de partis (103) s’étaient rivalisés pour remporter les sièges mis en jeu, la compétition qui profile à l’horizon est limitée cette fois seulement aux 25 partis, qui ont échappé à la dissolution, en parvenant à franchir le seuil imposé par la loi (1 % aux élections municipales) en deux consultations consécutives. Mais cette limitation numérique ne signifie pas nécessairement un recul de l'âpreté de la compétition. En effet, il existe plutôt des facteurs, dont certains anciens et d'autres nouveaux, qui peuvent rendre la concurrence plus rude.

 

✔️ Ces élections se déroulent selon une loi électorale modifiée adoptant la proportionnalité aux élections municipales et régionales. Ce qui fait que :

 

☑️ Les parties en compétition descendent sur l’arène avec toutes leurs forces et parient sur la victoire dès le premier tour

 

☑️ Chances de coalitions entre forces partisanes limitées, puisque chacun parti cherche à déterminer sa part sous son titre partisan.

 

✔️ La guillotine de la Loi Seuil, qui a "exécuté" des dizaines de partis par la force de la loi lors des dernières élections, est un cauchemar qui hante bon nombre de partis arrivés péniblement à échapper à la dissolution au terme des dernières élections.

 

✔️ Les élections ouvrent, par leur nature et leur agenda, la voie aux élections présidentielles de 2024. Ce qui rend les partis qui ont des ambitions présidentielles soucieux d'obtenir des résultats « encourageants » pour aller de l’avant dans la course vers le Palais gris.

 

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Descente vers le bas ...

 

L'impact des transformations du système de gouvernance devient clair, en faisant un retour aux candidatures pour les consultations passées.

 

✔️ Le Parti Républicain, qui a pris les devants pendant plus de deux décennies, n'a cessé de régresser et de se situer aujourd’hui bas de la pyramide.

 

✔️ Et le parti du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), qui était son rival sur la scène de l'opposition, s'est réservé une position proche du parti républicain, dans le dernier carré du classement

 

✔️ Et les partis du Sursaut, El Karama, Ravah- et autres qui étaient qualifiés de partis auxiliaires du parti au pouvoir sous l'ère de l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz sont sortis de l’avant-garde vers l'arrière, si ce n’est pas vers une destination pour les mécontents.

 

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Montée vers le sommet ...

 

A la différence des partis qui ont reculé, la carte des candidatures a révélé la montée en puissance de partis vers le haut du classement. Une ascension favorisée par plusieurs facteurs :

 

✔️ Pour ce qui est du parti Sawab, qui est passé d’une formation politique aux candidatures limitées et en bas de la pyramide à un parti adverse d’avant-garde (avec la troisième place), il a obtenu ces résultats grâce à son alliance avec le candidat arrivé deuxième au cours des dernières élections présidentielles, en l’occurrence le député Biram Dah Abeid.

 

✔️ Quant au Parti El Islah, qui représente l'une des têtes d'affiche de la montée en puissance, il a bénéficié de ce qui prévaut dans de nombreux milieux politiques, de ses relations avec le pouvoir en place, faisant de lui l'une des destinations favorites des forces frondeuses

✔️ Le parti Hatem, dont le classement et la qualité de ses candidatures indiquent qu'il bénéficie de la confiance des principaux cercles dirigeants, se trouve dans une situation similaire.

 

 ✔️ Du côté de la scène de l'opposition, il est possible d'observer la montée en puissance de coalitions qui se présentent comme une alternative à l'opposition traditionnelle.

 

 ☑️ "Espoir Mauritanie", qui se présente aux élections par l'intermédiaire du Parti du Front Républicain pour l'Unité et la Démocratie (FRUD), est la coalition comprenant des parlementaires de l'opposition (Kadiata Malick Diallo, El Id Mohameden, Mohamed Lemine Sidi Maouloud).

 

☑️ La Coalition de l’État de Justice, qui brigue les futures élections à travers le Parti de la planification de la construction et comprend des parlementaires, des personnalités et des organisations de jeunes (Mohamed Bouye et Malouma Mint Bilal, en plus des deux mouvements mauritaniens “En avant" et "Kevana").

 

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Préservent leurs positions ...

 

Alors que certaines forces ont rétrogradé et d'autres ont grimpé, de nombreuses forces ont maintenu leurs positions sur la carte des candidatures dont en premier :

 

✔️ Le parti Insaf au pouvoir

 

✔️ Le Parti Tawassoul qui prend la tête de l'opposition

 

✔️ En plus d'un spectre important des deux côtés de la scène, dont les affiches les plus en vue sont :

 

 ☑️ Le Parti du Ribat National, qui est considéré comme le front politique de l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz.

 

☑️ Le Parti de l'Alliance pour la Justice et la Démocratie - le Mouvement du Renouveau (AJD/MR), qui brique les élections à travers un certain nombre de formations nationalistes noires.

 

☑️ Le Parti de l’Alliance Nationale dirigé par le député Yacoub Ould Moïne

 

☑️ Le Parti de l’Union pour la Démocratie et le Progrès dirigé par la Ministre Naha Mint Hamdi Ould Mouknass

 

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En attendant le plus important...

 

Bien que la carte des candidatures présente des indications préliminaires sur la présence sur la scène, les chances de gagner et les cas de perte, le plus important réside sans aucun doute, dans la phase post-candidature, et plus précisément le verdict des urnes au soir du 13 mai prochain. Il est possible ce soir-là de parler sans se tromper et avec précision des traits de la carte politique post-électorale.

 

Essahraa

mar, 28/03/2023 - 18:25

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