Conduite par l’adjoint au gouverneur de Saint-Louis chargé des affaires administratives, Amadou Diop, une mission de reconnaissance de l’emprise du projet de construction du pont de Rosso a permis au préfet du département de Dagana et aux chefs de services régionaux de l’administration déconcentrée de s’entretenir avec le maire de la commune de Rosso-Sénégal, Cheikh Gaye, sur l’indemnisation des populations.
L’adjoint au gouverneur, Amadou Diop, a saisi cette occasion pour révéler que les travaux vont coûter globalement 57 milliards de FCfa et seront financés par l’Union Européenne (Ue), la Banque Européenne d’Investissement (Bei, pour 14 milliards de FCfa), la Banque Africaine de Développement (Bad, pour 26 milliards 72 millions de FCfa), le Sénégal et la Mauritanie.
Etant entendu que le financement assuré par ces deux banques sera octroyé sous forme de prêt, qu’un don de 13 milliards de l’Union Européenne (sous forme de subvention) et qu’une autre enveloppe sera décaissée par le Sénégal et la Mauritanie, bénéficiaires de ce programme, complèteront le financement.
La mise en œuvre de ce projet est supervisée par l’Ageroute. Le délai d’exécution est de 40 mois. Les travaux vont démarrer dans le premier semestre de 2018.
M. Diop a aussi précisé que le recensement des impenses est prévu au mois de janvier prochain et permettra d’avoir une idée exacte des indemnités qui seront allouées aux populations impactées par ce projet. Après la libération des emprises et les derniers réglages, les travaux pourraient démarrer.
Selon l’adjoint au gouverneur, Amadou Diop, les retombées économiques et sociales de ce projet de désenclavement des deux rives du fleuve Sénégal seront difficilement quantifiables.
D’autant plus que ce programme permettra non seulement de réaliser le pont, mais surtout de réhabiliter de nombreux établissements scolaires, de construire un grand marché moderne, une gare routière, d’aménager des routes bitumées et des pistes rurales sur 65 km, de construire des structures sanitaires.
Un ouvrage d’une durée de vie de 100 ans
Lors d’une réunion du comité régional de développement (Crd) qu’il a présidée à la préfecture de Saint-Louis, le gouverneur Alioune Aïdara Niang a précisé que cet ouvrage aura une durée de vie de 100 ans, un linéaire de 1461 mètres, deux chaussées, une piste cyclable, une largeur de 3,60 mètres, des trottoirs et un tirant d’eau qui pourrait être soulevé à tout moment pour permettre aux bateaux de passer (là, il a fait allusion au programme important de navigation de l’Omvs).
Selon le chef de l’exécutif régional, ce pont sera construit dans un délai de 40 mois sur le grand bras du fleuve Sénégal. Il est même prévu, dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme ambitieux de développement, de construire des infrastructures annexes sur les deux rives du fleuve Sénégal.
Un ouvrage qui permettra ainsi aux populations sénégalaises, mauritaniennes et autres usagers de se rendre régulièrement sur les deux rives, sans la moindre difficulté.
De l’avis du gouverneur de la région de Saint-Louis, il s’agit d’un projet d’intégration régionale de grande envergure qui permettra de résoudre tous les problèmes de mobilité urbaine longtemps notés au niveau de la frontière entre Rosso-Sénégal et Rosso-Mauritanie.
Mbagnick Kharachi DIAGNE
Le Soleil