Donald Trump accuse les médias d'inciter à manifester contre son élection

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sam, 2016-11-12 11:20

Des milliers de personnes, pour la plupart des jeunes, ont à nouveau défilé dans la nuit de jeudi à vendredi dans les grandes villes américaines aux cris de «Pas mon président! ». Des rassemblements parfois émaillés de violences comme à Portland.

«Pas mon président», «Dump Trump» («Lâchez Trump») et même «Nazi Président»: pour certains Américains, l'élection de Donald Trump à la présidence américaine ne passe pas. Alors que Barack Obama a joué lui l'apaisement et plaidé pour une «transition en douceur», ils ont été plusieurs milliers à défiler dans les grandes villes américaines pour la deuxième nuit consécutive pour exprimer leur colère. 

Ces manifestants restent marginaux, et il ne s'agit pas d'un mouvement de masse. Ainsi, quelque 300 personnes ont battu le pavé à Baltimore, sur la côte Est, scandant «Pas mon président!» et brandissant des pancartes avec le slogan «Je n'ai pas élu la haine à la présidence». 

«Nous voulons simplement montrer que c'est ainsi que seront les quatre prochaines années, ce seront quatre années de résistance», a déclaré Kaila Philo, une étudiante de 21 ans, au Baltimore Sun. La plupart des opposants sont des jeunes et des personnes issues de minorités, notamment noires et hispaniques. 

Des rassemblements étaient également signalés à Chicago (nord), Denver(centre-ouest), Dallas (sud) et ailleurs. A San Francisco (ouest), 1000 jeunes, surtout des lycéens, ont défilé, marchant du quartier financier vers la mairie en scandant «Ce n'est pas mon président!» et bloquant la circulation. «Nous manifestons parce que nous voulons défendre nos droits et méritons d'être entendus» a déclaré Pamela Campos, 18 ans, au quotidien San Francisco Chronicle. «Donald Trump n'est qu'un raciste. Il attaque tous les immigrants, tous les musulmans. J'ai vu tous mes camarades de classe pleurer hier», a-t-elle ajouté.

D'autres manifestations ont été signalées dans le nord de la Californie, à Napa et Hayward. A Los Angeles, des centaines d'étudiants ont défilé sur le campus de l'université UCLA en brandissant des pancartes où on lisait «L'amour écrase la haine». A New York, 200 manifestants anti-Trump se sont réunis sur WashingtonSquare dans Greenwich Village. A Portland, où un rassemblement organisé par des militants du mouvement Black Lives Matter a dégénéré, la police a qualifié les manifestations d' «émeute» après que plusieurs dégradations ont eu lieu dans la ville et que des projectiles ont été lancés sur les policiers. 

«En raison de l'extension d'un comportement criminel et dangereux , la protestation est maintenant considérée comme une émeute. Le public a été informé.» a tweeté la police de Portland. Elle a annoncé avoir effectué 26 arrestations, qualifiant d'«anarchistes» les opposants récalcitrants à la dispersion. 

Le président élu a réagi sur Twitter, accusant les «médias» d'inciter «les manifestants professionnels» à protester contre son élection qu'il qualifie «d'ouverte et réussie». «Très injuste!», s'exclame le 45e président des États-Unissur le réseau social qu'il chérit pour s'exprimer.

La presse américaine s'est en effet distinguée pour son opposition quasi unanime au milliardaire. Un certain nombre d'observateurs ont cependant noté que Donald Trump avait lui-même appelé sur Twitter à «marcher sur Washington» pour contester la réélection d'Obama en 2012. 

Le nouveau président, qui a visiblement du mal à abandonner ses habitudes de twittos, s'est fendu d'un deuxième message plus ironique: «J'adore le fait que des petits groupes d'opposants de la nuit dernière ont une passion pour notre beau pays. Nous nous unirons ensemble et fiers!» 

 

 

Le Figaro