Quelque deux mille participants représentant cent entreprises en provenance de vingt pays se sont réunis la semaine dernière en Mauritanie, pour découvrir les opportunités d'investissement dans les secteurs pétrolier et minier du pays.
Lors d'un discours prononcé durant la cérémonie inaugurale de ce forum, le 13 octobre, le Premier ministre mauritanienYahya Ould Hademine a déclaré "fonder de grands espoirs sur le développement des secteurs pétrolier et minier et sur leur contribution dans l’impulsion de l’économie nationale".
Les programmes de prospection intensifs actuellement en cours ont démontré que les opportunités sont prometteuses, a-t-il ajouté.
"La position géographique privilégiée de la Mauritanie, son cadre juridique incitatif et les conditions de sécurité et de quiétude qui y règnent sont autant de facteurs qui ont contribué à faire du pays une destination des investissements miniers et pétroliers," a expliqué le Premier ministre.
Mohamed Ould Khouna, ministre mauritanien de l'Energie, a noté que l'industrie minière "a contribué à l’amélioration du niveau de notre produit intérieur brut (PIB) et de l’équilibre de la balance commerciale".
Prenant la parole au nom de la directrice des opérations en Mauritanie de la Banque Mondiale, Nina Inamahoro a souligné la volonté de son institution d'accompagner les efforts de développement dans le pays et a salué "les succès remportés par ce pays dans le domaine du développement intégré, en particulier au niveau du secteur minier".
"Cette rencontre constitue une opportunité de taille pour la Mauritanie", a déclaréBa Sidi, professeur d'économie. "Avec le développement important du secteur minier et l’engouement des grandes firmes mondiales qui commencent à s’installer, on devrait assister à un coup de fouet pour les opportunités d’emploi."
"Et déjà, des sociétés comme Tasiast et MCM recrutent beaucoup de jeunes", a-t-il précisé.
Mohamed Lemine Ould Mouloud, qui vient d'achever un cycle d'études dans un centre de formation professionnelle de Naouakchott, a expliqué à Magharebiaqu'il espère que cette rencontre pourra profiter à tous les demandeurs d'emploi.
"Le gouvernement dit que plusieurs multinationales viendront en Mauritanie. Elles devraient recruter beaucoup de gens parce que c'est un secteur qui exige une vaste main-d'œuvre", dit-il.
Ba Ali, ingénieur en géologie tout juste de retour de Russie, explique que les autorités doivent "investir dans la formation en direction des jeunes pour les aider à entrer dans ce secteur très prometteur".
"Cela ne pourra se faire qu'en renforçant les études correspondantes délivrées dans les centres de formation professionnelle de toutes les régions du pays. Il sera alors possible de former des ouvriers qualifiés, qui manquent désespérément dans ce pays", note-t-il. "Ce forum international est une opportunité réelle pour les autorités mauritaniennes de forger des relations fructueuses avec les grandes entreprises minières".
Pour sa part, Sidi Ould Mouloud, titulaire d'un master en économie, estime que "ce ne sont pas les lois ou les stratégies qui manquent" en Mauritanie.
Pour lui, des plans sont chaque année débattus, mais le pays continue à manquer de cadres dans tous les domaines. Il y a pourtant des centaines de haut diplômés, dont des médecins, des agronomes, des géologues, qui restent au chômage, note-t-il.
"Il y a un sérieux problème dans la gestion de ce dossier", indique-t-il.
Un point de vue partagé par Tijani Sarr, diplômé en droit.
"Notre pays est riche et très peu peuplé. Donc, normalement, il ne devrait même pas y avoir de chômeurs", dit-il.
Bakari Gueye à Nouakchott pour Magharebia – 20/10/2014
Magharebia