Les affrontements survenus après la signature de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger, continuent de susciter de nombreuses réactions visant pour les unes à conforter le processus de paix, pour les autres, à désigner des responsables et à faire du Gouvernement du Mali, non pas une partie de la solution mais un élément du problème.
Face à de telles appréciations, le Gouvernement du Mali reste serein et continue à condamner avec la dernière rigueur tous les actes, ou toutes velléités visant à compromettre le succès du processus de paix.
Le Gouvernement s’étonne que les différentes condamnations de la violation de l’Accord ou de la cessation des hostilités ne permettent pas d’engager des actions concrètes, susceptibles d’alléger les souffrances des populations.
Il est à signaler que la brusque dégradation de la situation sécuritaire a retardé les initiatives par le Gouvernement dans le sens du retour des services sociaux de base dans les régions de conflit, à savoir les actions humanitaires, les actions relatives à la santé, à l’éducation, à l’hydraulique, etc.
Par ailleurs, le Gouvernement a pris connaissance de la décision d’une des parties signataires de suspendre sa participation aux travaux du Comité de Suivi de l’Accord. Il s’agit là d’une décision qui constitue une entrave à la restauration de la paix.
Le Gouvernement estime que les motifs d’une telle décision doivent faire l’objet d’échanges entre les parties prenantes sans pouvoir justifier en aucune façon la rupture du processus.
A cet égard, le Gouvernement apprécie la position de l’équipe de médiation, celle qui consiste à s’engager pleinement dans la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord et à poursuivre ses travaux en conséquence.
Le Gouvernement de la République du Mali lance un appel aux deux signataires aujourd’hui en conflit pour qu’ils considèrent que la réussite de l’œuvre de restauration de la paix relève d’abord de la responsabilité des Maliens. Le Gouvernement les invite à poursuivre un dialogue sincère afin de permettre à notre pays de répondre à l’attente des populations maliennes de continuer à bénéficier de la confiance et de l’accompagnement de la communauté internationale.
Le Gouvernement de la République du Mali n’a cessé de multiplier les contacts avec toutes les parties prenantes dans la perspective de créer des conditions propres à la poursuite sereine et efficace de la mise en œuvre de l’Accord. Il apporte ainsi la preuve de son engagement sans réserve à l’avènement de la paix, à l’instauration d’un climat de confiance et de la concorde entre tous les acteurs.
Bamako, le 24 août 2015