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En boycottant le dialogue national inclusif, l’opposition dite significative a prêté le flanc. Après une première expérience teintée de difficultés, d’incohérences dans son fonctionnement et d’impasses dans ses textes, les partis d’opposition auraient pu engager un face à face avec l’Etat sous de meilleurs auspices. Ils en avaient l’occasion.
Mais en choisissant la politique de la chaise vide, des reniements et des retournements de veste, ils annoncent sans détours, une volonté affirmée de réduire l’opposition à sa plus simple expression et de là même, valident le peu de crédit qu’ils donnent au peuple mauritanien. Un peuple mis dans les mailles d’une démocratie qui est pourtant en quête de profondes réformes.
Tous les partis politiques – opposition et majorité- dans leur ensemble, ne représentent pas la majorité des trois millions de mauritaniens. En effet, pas un seul parti ne peut comptabiliser un million d’électeurs, le peuple qu’ils sont censés représenter est lui, loin de leurs préoccupations. Ont-ils le droit de parler en son nom ?
Pourtant, à lire les différents manifestes de ces partis politiques, le vocabulaire est mis à contribution pour plus d’état de droit entre tous les fils de la Mauritanie. C’est en effet, des analyses approfondies qui montrent que les politiques de développement n’ont pas opéré pour l’essentiel, la rupture attendue.
Mais avec le boycott, « l’intelligence théorique du mouvement d’ensemble » dont parlait Karl Marx n’est rien d’autre que l’exigence d’un important travail de connaissance du réel et la condition nécessaire à sa transformation. Aussi, tous ceux qui s’attendaient à une réflexion d’ensemble, sont restés sur leur faim.
On ne peut mener cette réflexion sans la participation de l’état. Cette bataille de la communication, l’opposition dite significative, l’a perdu devant d’autres partis et devant le peuple, en refusant de participer au dialogue, ils se sont isolés ; et cet isolement leur sera fatal.
Les critiques de l’opinion vont bon train ; face à cette tendance à la mode chez certains politiques consistant à ne point dialoguer avec son adversaire, afin de ne pas donner l’impression d’aller à Canossa.
Plusieurs observateurs estiment que les partisans de la chaise vide ont mis en avant leur propre intérêt, on ne saurait le leur reprocher. Mais il faut dire qu’ils se sont déconnectés de l’idéal collectif. Leur absence aura été un véritable coup de poignard aux perspectives entretenues jusque-là pour aboutir à un dialogue.
Eux qui avaient le stratagème de l’équation mathématique la plus facile à résoudre au monde, ils l’avaient entre les mains avec une « unité » au sein d’un forum. Mais ils n’ont pu faire bloc autour de l’un d’eux pour baisser la garde de leur adversaire. L’opposition, n’a pas pu faire bouger sous des pressions fortes et cumulées un adversaire à portée de main. Pourquoi ? Parce que chaque leader veut être ce qu’il est. Où est l’unité ?
(Première partie)
ADN
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