Démarches pour organiser le sommet de l’UMA, 24 ans après

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mer, 2018-02-21 12:04

Alors que l'Union du Maghreb Arabe (UMA) fête son 29eme anniversaire lundi, son secrétaire-général Taïeb Bacchouche est revenu sur la radio Shems FM sur les défis qui attendent l'organisation.

 

Si depuis plusieurs années, certaines voix affirment que l'Union du Maghreb Arabe est un projet mort-né, Taïeb Baccouche indique que malgré ses 29 ans d'existence, "nous avons toujours l'impression que l'UMA est mort, mais cela n'est pas vrai".

 

"Certains disent que je suis en sinécure ou à la retraite à la tête de l'UMA. J'ai autant de travail que lorsque j'étais à la tête du ministère des Affaires étrangères" affirme-t-il.

 

Une volonté de changer les choses

 

Depuis plus d'un an et demi à la tête de l'Institution, l'ancien ministre tunisien des Affaires étrangères a mis 6 mois à faire un diagnostic de la situation: "Il y a des points forts et des points faibles, mais je dois avouer que l'UMA a de nombreux points faibles d'où la nécessité de préparer une nouvelle stratégie" concède-t-il.

 

Parmi les points faibles de l'UMA relevés par Taïeb Baccouche sont nombreux: "Les règlements qui régissent l'Union du Maghreb Arabe font que la décision est entre les mains d'un seul pouvoir: Le conseil de la Présidence. Celui-ci ne s'est pas réuni depuis 24 ans" déplore-t-il.

 

Le conseil de la Présidence, composé des chefs d'État des pays membres est l'organe suprême de l'Union et il est le seul habilité à prendre des décisions à l'unanimité. Depuis la création de l'UMA, il n'a tenu que 6 réunions dont la dernière a eu lieu, les 2-3 avril 1994 à Tunis.

 

Cependant malgré cet handicap, le secrétariat général arrive à faire son travail: "Son rôle est de préparer des études et de présenter des propositions aux organes de décision. Or le problème, c'est que la majorité des accords ne sont pas appliqués et les propositions présentées n'ont pas été adoptées".

 

Pour Taïeb Baccouche, cette situation de fait lui donne un premier objectif: "Organiser le 7eme sommet de l'UMA" ce qui serait une première depuis 24 ans.

 

Lors de ce sommet, des "changements doivent avoir lieu" préconise-t-il notamment en terme de gouvernance: "Il n'est pas normal qu'une minorité empêche la majorité de faire avancer les choses. Il n'est pas normal qu'un pays puisse arrêter tout un processus. Les textes doivent changer" a-t-il expliqué.

 

Ces changements doivent être selon Baccouche proposés lors de l'organisation d'un prochain sommet organisé par la Libye qui est actuellement à la tête de la présidence de l'UMA: "C'était le sujet principal de ma rencontre avec Fayez Al Sarraj" président du conseil présidentiel et du gouvernement d’entente nationale libyen, rencontré dimanche à Tripoli.

 

"Fayez Al Sarraj, tout comme les autres présidents que j'ai rencontré, sont d'accord là-dessus. Al Sarraj a affirmé être convaincu de la nécessité de relancer l'UMA. Il convoquera les autres présidents et les amènera à prendre leurs responsabilités".

 

Ce sommet permettra ainsi à mettre fin à "un non-UMA", une "absence de coopération économique" qui coûte aujourd'hui "un lourd tribut que j'estime à quelques centaines de milliers d'emplois pour les jeunes" a-t-il annoncé.

 

La relance de l'UMA entrainera une relance "au niveau économique, social, sécuritaire, culturel sans compter les perspectives d'emploi que propose le Maghreb" ajoute Taïeb Baccouche.

 

L'Affaire du Sahara occidental, cause de l'immobilisme de l'UMA

 

Interrogé sur l'affaire du Sahara occidental, le secrétaire général de l'UMA affirme qu'elle est "à l'origine de ce que vit l'UMA aujourd'hui".

 

"La question du Sahara occidental précède la création de l'Union du Maghreb Arabe. Si c'était réellement un obstacle, l'UMA n'aurait même pas vu le jour. Il y a eu des péripéties qui ont contribué à tendre la situation" explique Taïeb Baccouche mettant en cause le rôle joué par les médias: "Les médias ont contribué à faire monter les tensions".

 

"Au lieu de s'appuyer sur ce que nos peuples partagent en commun, ils s'appuient sur le négatif. Il n'y a jamais eu de soutien médiatique à cette initiative" se désole-t-il.

 

Fondée le 17 février 1989 à travers le traité de Marrakech, l'Union du Maghreb Arabe est composée de la Tunisie, du Maroc, de l'Algérie, de la Libye et de la Mauritanie.

huffpostmaghreb.com