Le ministre espagnol de l'Intérieur Jorge Fernández Díaz a bouclé, mardi 20 janvier, une visite de deux jours en Mauritanie.
Un protocole d’accord dans le domaine de la sécurité et du renforcement des capacités institutionnelles a été signé durant son séjour, qui a été dominé par les questions de sécurité.
Après s'être entretenu avec le Président mauritanien, le ministre espagnol a expliqué aux journalistes qu'il lui avait présenté ses "remerciements pour le concours apporté par les forces de sécurité mauritaniennes dans la lutte contre l’immigration clandestine".
"J’ai exprimé à Son Excellence le désir de l’Espagne d’intensifier et de diversifier la coopération bilatérale dans ce domaine, qui fera l’objet de négociations avec mon homologue mauritanien, à qui j'ai adressé une invitation officielle pour une visite en Espagne au cours du mois prochain", a-t-il poursuivi.
Concernant le protocole d'accord signé entre les deux pays, Mohamed Ould Ahmed Salem Ould Mohamed Raré, ministre mauritanien de l’Intérieur, a souligné que " la coopération entre les deux pays a enregistré un développement notoire au cours des dernières années, grâce à la volonté politique du Président de la Mauritanie."
"Elle se renforcera à travers la signature du présent mémorandum, qui constitue un partenariat efficace entre les deux départements, grâce à la mise en place d’un cadre de coopération bilatérale dans les domaines sécuritaire et de l’appui institutionnel", a-t-il indiqué.
Le ministre a ajouté que "la Mauritanie a déployé des efforts considérables dans le domaine sécuritaire et de la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, la criminalité organisée et l’immigration clandestine. Des résultats appréciables ont été enregistrés sur ces volets:"
De son côté, le ministre espagnol de l’Intérieur a transmis ses remerciements à la Mauritanie, saluant "le rôle pionnier joué par la Mauritanie et l’importance dont le pays jouit dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, contre le trafic de stupéfiants et l’immigration clandestine."
"La signature en ce jour du protocole d'accord est le prélude à la signature d’une série d’accords entre la Mauritanie et le Royaume d’Espagne dans les domaines de la coopération entre les départements de l’Intérieur des deux Etats", a déclaré Fernández Díaz.
Il avait effectué une visite similaire à Dakar le 19 janvier.
Jidou Ould Sidi, journaliste spécialisé dans les questions sécuritaires, a expliqué que "cette visite du ministre espagnol de l’Intérieur intervient à un moment crucial, avec notamment l’accroissement phénoménal des flux migratoires vers l’Europe, via la Mauritanie et le Sénégal. Ce sont-là deux pays que les Européens surveillent de près pour contrer les migrations clandestine, avec tout ce qu’elles engendrent comme conséquences".
"Donc, lors de cette visite, Fernandez Diaz a rencontré les hautes autorités mauritaniennes et sénégalaises pour faire le point sur la situation. Beaucoup de projets sont prévus dans ce cadre", a commenté Ould Sidi.
Il a ajouté que "l'Espagne intensifie sa coopération avec le Maghreb. Avec le Maroc, elle a signé plusieurs accords portant sur la coopération dans le domaine de la police transfrontalière. Cette coopération a été récemment concrétisée par l’inauguration officielle de postes de police conjoints aux ports de Tanger-Med et d’Algésiras. L’ouverture de ces deux centres va beaucoup contribuer à l’impulsion de la coopération bilatérale en matière de sécurité".
Pour sa part, l’analyste Abdou Ould Mohamed a noté les résultats intéressants de cette visite, qui s’est soldée par des accords importants.
"En Mauritanie, il y a eu la signature d’un protocole d'accord devant régir la coopération sécuritaire avec l’Espagne, qui est déjà très présente, avec notamment le soutien technique et la surveillance des côtes ainsi qu’un fonds de quinze millions d’euros dont bénéficie la Délégation à la surveillance des pêches et au contrôle en mer", a-t-il précisé.
"Pour le Sénégal, il y a eu la signature d’un protocole de coopération entre le Centre d’intelligence sur le terrorisme et le crime organisé (CITCO) et la Direction nationale des renseignements (DRN)", a-t-il ajouté.
Par Bakari Guèye à Nouakchott pour Magharebia – 23/01/2015
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