C’est une première en Mauritanie.Deux personnes ont été condamnées à un an de prison ferme pour avoir traité d’autres Mauritaniens d’« esclaves ».Les insultes auraient été proférées via le réseau social WhatsApp.
Il s’agit de deux hommes, Abdallah Housseinou Coulibaly et Ibrahima Niang, tous deux originaires de la vallée du fleuve. Ils écopent chacun de 12 mois de prison et de 250 000 ouguiyas d’amende (5000 DH) pour « préjudice moral », comme le prévoit la nouvelle loi de répression de l’esclavage.
Une peine « très sévère », d’après leur avocat, Me Kaber Imijine. « Chacun de nous peut prononcer le même mot, et ne doit pas être pris pour autant comme quelqu’un qui a pratiqué l’esclavage ou qui a fait quelque chose de très grave, a-t-il affirmé. Nous avons fait appel ». La partie civile s’est dite, elle, satisfaite de l’application de l’article 19 de la loi anti-esclavage par le tribunal spécial de répression des crimes de l’esclavage. Seul un des condamnés est aujourd’hui sous les verrous, le second est en fuite.
La question de l’esclavage reste un des maux sous-jacents de la société mauritanienne, qui comptait encore en 2016 quelque 43 000 personnes réduites en esclavage selon Amnesty International. Certaines ONG accusent même le pays de « déni » et de « censure » face à la persistance de cette pratique, abolie officiellement en 1981.
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