Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale a examiné mardi et mercredi derniers, le rapport présenté par la Mauritanie sur les mesures prises par ce pays pour donner effet aux dispositions de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.
M. Marc Bossuyt, rapporteur du Comité pour l’examen du rapport de la Mauritanie, a regretté le retard de plus de neuf ans avec lequel est présenté le présent rapport devant le Comité. Il a ensuite regretté l’absence dans la Constitution d’une définition de la discrimination, soulignant qu’il n’était dès lors pas étonnant qu’aucune juridiction du pays n’ait jamais été saisie du moindre cas de discrimination raciale.
M. Bossuyt a ensuite souligné que les Haratines [NDLR : groupe social formé de descendants d’esclaves arabisés] étaient la plus grande ethnie de Mauritanie, tout en étant le groupe le plus marginalisé du point de vue économique et politique ; ils dépendent économiquement de leurs maitres et sont victimes de discrimination dans plusieurs domaines.
Le rapporteur a d’autre part félicité le Gouvernement mauritanien pour l’adoption de la loi qui vise à éradiquer l’esclavage et les pratiques esclavagistes ; il a néanmoins souligné que la Commission d’application des normes de l’Organisation internationale du travail avait fait savoir qu’en dépit de l’adoption de cette loi, elle craignait que les victimes des pratiques d’esclavage continuent de rencontrer des difficultés pour faire valoir leurs droits. Ladite Commission de l’OIT a par ailleurs observé que des difficultés persistent pour obtenir la condamnation pénale des auteurs à des peines réellement dissuasives, a insisté l’expert.
Le Comité adoptera ultérieurement, lors de séances à huis clos, ses observations finales sur le rapport de la Mauritanie et les rendra publiques à l’issue de la session, qui doit clore ses travaux le vendredi 11 mai.
ohchr.org (Extraits)