Des sources rapportent que dans les rangs de l’armée il y a des divergences sournoises sur la modification de la Constitution.
Si certains généraux soutiennent sans le dire (obligation de réserve oblige) le déverrouillage de la Constitution, en revanche d’autres ne sont pas en accord avec les manigances de la majorité visant à ouvrir la voie à un troisième mandat présidentiel auquel aspire secrètement Mohamed Ould Abdel Aziz.
Les hommes de main politique de certains hauts gradés présents dans les assises révèlent dans les coulisses que les positions de leurs mentors ne sont pas concordantes sur les modifications éventuelles à apporter à la Loi fondamentale. Mais la majorité des hauts gradés seraient favorables à une troisième candidature de celui que les généraux avaient porté au pouvoir.
La plupart des membres du gouvernement et de la haute hiérarchie politique sont des protégés des hauts gradés dont l’influence dans les décisions politiques est évidente. En Mauritanie l’armée n’est pas seulement dans les casernes, elle est impliquée par procuration dans les choix politiques.
Il n'y a pas un événement de la vie de la Nation où les mains des généraux ne dicte pas dans l’ombre leurvolonté. Au point que la formule consacrée pour toute ascension politique est devenue : "il faut rouler pour un général et monter…". Dans les salons, les langues se délient. Les hommes de tenue les plus dégourdis se livrent aux commentaires politiques pour insinuer dans le même sens que le porte-parole du gouvernement : la Constitution n’est pas « un livre sacré ».
"Seul le peuple doit décider des changements à apporter." Mais ce que ne dit pas le « rapporteur spécial » du gouvernement c’est que le peuple a déjà décidé de ne plus permettre un troisième mandat. A moins qu’on arrache la clé de cette décision à ce même peuple ! La raison du plus fort…
Au sein de la grande muette les hauts commandements sont entre les mains des fidèles parmi les plus fidèles. Rien ne se fait sans passer par ces dignitaires qui surveillent de près les institutions politiques. Ils sont à l’arrière plan tout en instruisant leurs pions sur la conduite à tenir. Lors de la fronde parlementaire ayant précipité la chute de Sidioca, le président Aziz s’était appuyé sur un groupe de députés et de sénateurs pour faire monter la vindicte parlementaire avant d’ouvrir une brèche pour évincer Sidi. L’armée est traversée par tous les courants idéologiques.
Tant que cette tradition perdure et détermine les modes d’ascension au pouvoir, l’alternance démocratique en Mauritanie sera l’otage des généraux qui exerceront leur influence sur tout pouvoir qui s’installe.il en pour le pouvoir du Président Mohamed Ould Abdel Aziz qui doit sa stabilité à ses frères d’armes. Les gardiens du temple ont bien l’esprit sur les Ateliers qui se déroulent depuis le 29 septembre au palais des congrès. Ils ne baissent pas la garde jusqu’à la tombée des rideaux …
Le Rénovateur Quotidien