En plus des périls existentiels sans précédent qui guettent ses pays, le Sahel doit aussi endurer les affres de l'unilatéralisme de l'Algérie, qui expose toute la région à de graves dangers par son soutien conscient au séparatisme et aux dissensions entre partenaires de la même patrie.
Quitte à subir le fâcheux retour des flammes, le pompier pyromane qu'est le régime algérien sème les divisions partout où l'opportunité se présente. En expert des eaux troubles, il instrumentalise délibérément et sans le moindre scrupule les divergences qui peuvent survenir ici et là.
Pire encore, il utilise des moyens peu orthodoxes, pour le moins que l'on puisse dire et dont seuls ses services de renseignement détiennent le secret, en vue d'entretenir l'instabilité chez ses voisins et, du coup, les maintenir sous sa coupe. Il n'est pas donc étrange que l'on trouve des foyers de tension dans tous les pays limitrophes.
De manière générale, et l'histoire est là pour en témoigner, l'Algérie a systématiquement bloqué tout effort collectif destiné à juguler les menaces sécuritaires apparues au cours des dernières années. Signe d'une mégalomanie pathologique, les dirigeants algériens croient sérieusement que le centre de l'univers se trouve au palais d'El Mouradia, vers lequel tout le monde devrait se rendre en pèlerinage.
Qu'il s'agisse du terrorisme, dont l'Algérie a été d'ailleurs le premier terreau dans la région, des flux migratoires ou de la criminalité transfrontalière, Alger a toujours opposé un Niet catégorique à toute synergie ou action collective, tant que le dernier mot ne lui revient pas, comme dans une cour de récréation où l'on se fâche pour un oui ou pour un non.
Lorsque l'intégrité territoriale des voisins maliens a été bafouée par la horde de terroristes ayant juste franchi la frontière, le régime algérien a tout fait pour jeter des grains de sable dans le moteur de la coalition internationale, qui voulait débarrasser ce pays du Sahel de son cauchemar.
L'histoire retiendra comment l'Algérie a fait comme l'autruche pour abandonner ses voisins immédiats à leur propre sort, avant de plier l'échine face aux pressions internationales et ouvrir son espace aérien devant les avions français, un secret de polichinelle que seuls les dirigeants algériens s'obstinent à nier.
Brusquement, un autre pays voisin, la Tunisie en l'occurrence, découvrit, durant l'été 2013, un fléau dénommé terrorisme. Encore une fois, c'est toute la zone limitrophe de l'Algérie qui est frappée de plein fouet par ce phénomène, qui vient se greffer à celui de la contrebande responsable d'une saignée pour les recettes du trésor public tunisien.
Quel extraordinaire concours de circonstances! Après le nord du Mali, c'est au tour de la bande frontalière tunisienne de pâtir d'une importante activité terroriste. En conséquent, d'aucuns peuvent se poser une question légitime: Comment les groupes armés ont-ils pu prospérer dans cette région, sans que les services secrets algériens ne bougent le petit doigt ou, du moins, alertent leurs homologues tunisiens, enlisés alors dans les dédales de la période transitoire, avec son lot d'instabilité et de désordre.
Il a y quelques années, la sécurité de la Mauritanie a été mise à rude épreuve par les activités criminelles de groupes opérant tout au long du no man's land que constitue le triangle frontalier avec l'Algérie et le Mali.
A Nouakchott, une conviction s'était cristallisée autour du fait que les kidnappings contre rançons et le fleurissement des trafics en tous genres ne pouvaient se faire sans une collusion entre Al-Qaida et les réseaux criminels dans les camps deTindouf, au sud-ouest de l'Algérie. En effet, la justice mauritanienne avait établi l'entière responsabilité de dirigeants du front polisario dans le rapt de trois humanitaires espagnols en novembre 2009. Et depuis, les sbires de Tindouf ont découvert un créneau lucratif consistant à sous-traiter les opérations d'Al-Qaida.
Même la Libye, déjà meurtrie par une guerre civile dévastatrice, n'échappe pas aux attaques perfides de l'Algérie, qui use d'un machiavélisme poussé à l'extrême pour contrecarrer toute solution pacifique dans ce pays maghrébin.
Cette fois-ci, comme le révèle un expert libyen en énergie, l'engagement algérien est en rapport avec un gigantesque gisement pétrolifère, situé dans le Sud de l'Algérie, mais qui par un accident géographique, déverse le brut vers le côté libyen.
Dans une déclaration à l'agence Pana, l'expert affirme que l'Algérie préfère voir laLibye demeurer dans cette instabilité et cette insécurité pour avoir toute la latitude de mettre en œuvre son projet de poser des implants pour arrêter le déversement du brut du côté de la Libye.
Les architectes de la diplomatie algérienne ont trouvé le subterfuge pour que laLibye reste dans un état de déliquescence. Alger soutient ouvertement les groupes armés d'obédience islamiste qui combattent le gouvernement reconnu par la communauté internationale.
Le politologue tunisien Abdelmajid Bouraoui a expliqué à la Pana que les fréquents voyages à Alger d'Abdelhakim Belhadj, ancien membre du Groupe islamiste combattant libyen, témoigne du soutien indéfectible de l'Algérie aux islamistes libyens, notant que l'opposition farouche de l'Algérie à toute levée de l'embargo sur les armes en faveur de l'armée libyenne est une autre preuve du parti pris d'Alger pour les islamistes.
Cette attitude algérienne, a-t-il dit, ne peut être expliquée que par les desseins qu'elle nourrit à l'égard de son voisin libyen, de voir ce pays sombrer dans le chaos aussi longtemps que possible.
Dans tout le voisinage de l'Algérie, le Maroc reste le mieux placé pour témoigner de l'ignominie algérienne. Le Royaume lutte, depuis quatre décennies, pour la préservation de son intégrité territoriale, au prix de grands sacrifices pour son économie et le bien-être de ses citoyens. Parce que son voisin de l'Est a décidé de casser sa tirelire pour contester sa souveraineté sur ses provinces sahariennes.
Animée de ses seuls intérêts géopolitiques et stratégiques, l'Algérie avait même proposé la division du Sahara marocain, en déni de son sacro-saint principe d'autodétermination des peuples, par lequel elle a anéanti toute intégration économique dans le Maghreb, cultivé la culture de la haine entre les peuples et condamné des milliers de familles au déchirement et à la souffrance, que ce soit au Sahara ou le long de sa frontière Ouest.
Aveuglée par son projet prussien d'obtenir un débouché sur l'Atlantique, l'Algériene veut pas admettre pas qu'elle est en train de jouer avec le feu et d'exposer toute la région à l'irréparable, au regard des développements survenus dans la région et l'émergence de réseaux terroristes plus dangereux que jamais.
Les maîtres d'El Mouradia rêvent d'un micro-Etat au Sahara, qui serait assurément non-viable de l'avis de la communauté des experts et des connaisseurs. Et du fait que le futur micro-Etat sera logiquement incapable de se défendre, ce sont Daech, Al-Qaida et consorts qui s'offriraient une voie royale inespérée vers l'Océan atlantique, après avoir mis un pied sur le sable de laMéditerranée via la Libye.
Face à une situation interne au bord de l'implosion, le régime algérien persistera dans ses provocations et ses manigances, en quête de cet ennemi extérieur contre lequel il faut décréter l'union sacrée.
Lemag