Mauritanien en arrivant en France, l’homme se dit être, aujourd’hui, de nationalité sénégalaise. Il a été jugé, mercredi, pour faux documents. Le prévenu devait répondre d’usage et détention de faux documents administratifs.
Deux nationalités différentes pour un même homme. Rocambolesque. Pourtant, c’est bel et bien l’histoire d’un ressortissant africain, domicilié à Épernay, qui comparaissait, mercredi, devant le tribunal correctionnel de Châlons, pour usage et détention frauduleuse de faux documents administratifs.
Arrivé en France en 2001, celui-ci a expliqué à la barre de la juridiction, qu’il avait alors fait une demande d’asile politique en tant que Mauritanien. « On m’avait conseillé de faire ça, car la Mauritanie étant en guerre, je n’étais pas expulsable »s’est-il justifié.
Pendant onze ans, cet homme de 34 ans a ainsi vécu sous cette nationalité tout en conservant son identité. Jusqu’à ce qu’en août 2012, celui-ci décide de se mettre en règle après la naissance de son enfant sur le territoire français.
Mais sa situation n’a dès lors pas manqué de se compliquer lorsque les services de l’immigration de la Préfecture de la Marne sont parvenus à déceler que l’acte de naissance sénégalais qu’il avait présenté pour régulariser sa situation, était un faux. Expliquant que le document lui avait été adressé par ses parents restés au pays, celui-ci a cependant affirmé qu’il ignorait qu’il s’agissait d’un extrait de naissance contrefait. « Ma mère était allée le chercher à l’état civil au Sénégal » n’a-t-il cessé d’affirmer.
Disposant à ce jour d’un titre de séjour et d’un passeport délivré, début 2013, sur la base de cet acte de naissance sénégalais, celui-ci avait été condamné, en 2010, pour séjour irrégulier et trafic de stupéfiants, sous son identité mauritanienne. Mais son casier judiciaire associé à son état civil sénégalais, lui, est toujours vierge. Encore à ce jour, d’ailleurs.
Mercredi, le tribunal correctionnel a en effet décidé de sa relaxe au bénéfice du doute.
Par Franck Brenner
L'Union L'Ardennais