Au Maroc, le roi annonce une nouvelle vague de régularisation des sans-papiers

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sam, 2016-12-24 10:53

Alors que de nombreux pays européens ont durci leur politique migratoire, le Maroc a entamé une nouvelle vague de régularisation et d’intégration des migrants.

Sur ordre du roi Mohammed VI, le Maroc a officiellement entamé, jeudi 15 décembre, une nouvelle phase de régularisation des étrangers en situation irrégulière, selon les termes d'une nouvelle politique migratoire voulue par le souverain en 2013 pour faire face aux flots de migrants clandestins tentant le passage vers l'Europe.

Environ 25 000 personnes, pour la plupart originaires d'Afrique subsaharienne et de Syrie, avaient bénéficié de la première phase en 2014. Cette annonce intervient alors que l’Algérie a mené début décembre une vague d’arrestations sur son territoire visant des migrants africains. 

"L’Algérie et le Maroc sont deux pays en perpétuelle concurrence. D’autant que le royaume chérifien essaye d’entrer dans l’Union africaine. Avec cette régularisation, Mohammed VI veut se faire bien voir des pays africains, et prend l’Algérie là où ça fait mal" analyse Pierre Vermeren, professeur en Histoire du Maghreb contemporain à l’université Paris 1"Le roi joue là sa carte diplomatique" renchérit le spécialiste.

Mêmes critères d’éligibilité

Selon le ministère marocain de l’Intérieur, les critères pour obtenir la régularisation sont les mêmes qu’en 2014. Seront éligibles les étrangers conjoints de ressortissants marocains, ou mariés à d’autres étrangers en situation régulière dans le pays, leurs enfants, les étrangers disposant de contrats de travail effectifs, ceux justifiant de cinq ans de résidence continue dans le pays, et ceux atteints de maladies chroniques.

À côté des régularisations, tout un panel de mesures a été lancée ou mis en œuvre par les autorités marocaines, parmi lesquelles un programme de retour volontaire dont près de 21 000 personnes ont bénéficié à ce jour.

Critiques des associations

Suite à la première vague de régularisation en 2014, certaines associations avaient critiqué le processus. Dans un rapport publié en 2015, la Fédération internationale des droits de l’Homme et l’association marocaine Gadem, groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants, révèlent que la "formation des responsables en charge des bureaux des étrangers est insuffisante". Le rapport dénonce ainsi le refus de certains dossiers sans raison, la lourdeur et la complexité des procédures. 

Depuis, une Commission nationale de suivi et de recours, présidée par le Conseil des droits de l’Homme, a été mise en place. Elle "semble avoir enclenchée une dynamique positive car le nombre de décisions favorables a significativement augmenté depuis son établissement" écrivent la FIDH et le Gadem.

Dans une interview accordée au journal Jeune Afrique, le président du Gadem, Mehdi Alioua, explique que la plupart des migrants régularisés en 2014 se dit "déçue par son niveau de vie au Maroc et le manque d’opportunités d’emploi convenable". Il espère réussir "à pousser (le Maroc) à adopter une vraie politique migratoire incluant le regroupement familial, la lutte contre la discrimination dans l’accès à l’emploi et la lutte contre le racisme".

Autrefois simple pays de transit, le Maroc est progressivement devenu pays d'accueil, même si de nombreux migrants gardent l'espoir de rejoindre l'Europe, en traversant le détroit de Gibraltar ou en pénétrant dans les enclaves de Ceuta et Melilla.

France24 - Avec AFP