
Lawrence McKinney a passé 31 ans et 9 mois derrière les barreaux pour un crime qu’il n’a, d’après les dernières analyses ADN, jamais commis. Sa compensation pour toute une vie volée : un chèque de 75 dollars.
Lawrence McKinney, a été condamné en 1978 pour viol en réunion et cambriolage. Lawrence est un homme noir dans l’un des états dans lequel subsiste alors beaucoup de racisme, le Tennessee. Il avait alors 22 ans et se voyait condamné à une peine de 115 ans de prison.
Une condamnation qui s’appuyait alors sur le seul témoignage de la victime qui l’aurait reconnu. Lawrence a toujours clamé son innocence mais rien n’y a fait. Des conditions de détention difficile, une centaine d’incidents, les 31 ans d’emprisonnement ont été rudes pour l’homme qui ne s’est pourtant jamais résigné.
Innocenté
En 2009, la science et des tests ADN complémentaires l’innocentent. Il n’a jamais violé la victime et se voit libéré à 53 ans, ses plus belles années derrière lui. Il dit pourtant ne pas avoir de rancœur. En effet, il a trouvé en prison, la foi et la femme avec qui il partage maintenant sa vie.
Lawrence a malgré tout demandé une compensation financière pour cette vie volée. Il a donc reçu un chèque…de 75 dollars, soit 70 euros, en échange de ces 31 ans perdus. Ce chèque ne correspond même pas à un centime par jour de détention. Une somme dérisoire quand on pense à l’erreur commise et à ses répercussions.
Demande d’absolution
Autre recours, Lawrence McKinney a demandé au Gouverneur du Tennessee l’absolution, qui donne droit à une vraie compensation financière. Cette dernière lui a également été refusée au motif qu’il aurait été violent en prison et, donc, il aurait virtuellement pu violer sa victime.
Le tout faisant fi des analyses ADN qui contredisent formellement cette théorie. Le combat continue donc pour ce détenu à tort qui poursuit ses démarches et pourrait toucher jusqu’à un million de dollars de dommages et intérêts une fois l'erreur reconnue.
La Dépêche