Mali: l’inquiétude de la population de Gao face à la recrudescence des attentats

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mar, 2014-12-02 23:26

L’explosion d’une mine au passage d’un convoi ministériel malien le 25 novembre, dernière attaque en date dans la région de Gao, interpelle une population gagnée par la peur. L’armée malienne est pointée du doigt.

Par Ibrahim M. Touré, correspondant du Courrier du Sahara et de Dakana

«L'armée malienne ne joue pas pleinement son rôle. Elle devrait accorder plus d’importance à la sécurité des populations», estime Abdoul Karim Najim, un élève du Lycée Modibo Keita de Gao. Face à la recrudescence des attentats terroristes, les habitants de la région de Gao sont partagés entre inquiétude et désolation. Le 25 novembre, deux militaires de l’escorte du ministre malien du Développement rural ont été tués par l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule entre Gao et Bourem. Toujours à Bourem, quatre jours plus tôt, un homme a été tué en manipulant une bombe qui devait vraisemblablement servir à commettre une attaque.

Ces douloureux événements remettent en cause la situation sécuritaire prévalant dans la région. Dans cette situation de ni paix ni guerre, les habitants de la ville de Gao s'interrogent sur l’efficacité des casques bleus de la Minusma, des soldats français de l'opération Barkhane et surtout de l'armée malienne. «Il faut s’interroger sur l'attitude de certains militaires maliens qui passent plus de temps dans les bars que sur le terrain», poursuit Abdoul Karim Najim. Le jeune homme fait référence à l'incident ayant impliqué un militaire malien dans un bar du quartier Aljanabandja de Gao le 15 novembre. Ivre, le soldat a ouvert le feu sur la foule, tuant un client et faisant plusieurs blessés. Pour un responsable du Lycée Modibo Keita ayant requis l’anonymat, «la situation est vraiment délicate. Il y a un risque que cela influence les résultats scolaires des élèves».

«On craint de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment»

Autre établissement scolaire de la ville, le Lycée Yana Maiga est situé à quelques encablures d’une base des casques bleus de la Minusma. «On vient à l'école la peur au ventre. On craint de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment», se désole une élève, Fatoumata Touré. A ses côtés, l’un de ses camarades de classe, Oumar Touré, abonde dans le même sens: «Tout le monde sait que les casques bleus peuvent être une cible. Nous redoutons que le lycée soit visé compte tenu de sa position».

Au grand marché de Gao, c'est le même sentiment qui prévaut. «Les terroristes ont pour seul but de semer davantage la peur et la panique. Et ils y parviennent», s’agace Issiaka Cissé, commerçant au quartier Dioulabougou. Nombre de nos interlocuteurs attendent de l’armée malienne un renforcement sécuritaire et une vigilance accrue aux endroits les plus stratégiques. «Si les militaires jouaient correctement leur rôle, on n’en serait pas là aujourd'hui», accuse un transporteur fluvial, sous le couvert de l’anonymat.

Dans la région, le calme est revenu après la série d’attaques commises fin novembre. Mais cela ne suffit pas à dissiper les inquiétudes. «Les gens sont épuisés. Il est grand temps que cette violence cesse. Cette situation n'a que trop duré», estime Fadi, commerçante dans le même quartier.

 

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