
En Mauritanie, les marchands de rumeurs chôment rarement. De manière régulière, ou presque, il leur faut un combat épique à livrer. Mais pas à n’importe qui, pas n’importe comment, pas n’importe quand !
Qui visent-ils ?
Leurs cibles principales sont les Ministres - celui des fiances, en particulier - les PDG, les Chefs de projets et de Sociétés juteuses, sollicités pour faire passer des factures nébuleuses, placer des parents, amis et compagnons d’affaires et …, chaque fois que cela se peut, pour avoir des pourboires.
Quel est leur mode opératoire ?
Nos marchands des ombres de minuit ont un mode opératoire bien huilé, des cibles et objectifs triés sur le volet. Le mode opératoire est opportunément lié aux perspectives et à l’imminence de changements importants réels ou imaginaires (formation, recomposition du Gouvernement, nominations présidentielles…)
Que recherchent-ils ?
Porter rapidement un préjudice politique, qui leur profite, à travers la calomnie, la délation, le louvoiement permettant de mettre la victime désignée dans des difficultés et situations compliquées ou fâcheuses… Bref liquider politiquement la cible, lui faire payer le prix du refus ou de l’obstruction dans la réalisation des buts visés.
Cette forme pernicieuse de liquidation politique à travers l’atteinte à l’honneur, à la considération et à la bonne réputation, qui est bien de chez nous, est alors amplifiée par les échos déformants du désert. Tous les moyens sont bons. Ce qui compte ici, ce n’est pas le respect des valeurs sacrées de l’Islam, qui condamnent la médisance, le mensonge, la calomnie, l’outrage… Ce qui compte, c’est le résultat, qui doit se traduire par un limogeage, dont rapidement, les groupes revendiqueraient la paternité : nous l’avons fait partir !!!
C’est autour de notre Ministre des Finances de recevoir, à présent les tirs croisés des groupes hétéroclites, qui le détestent, chacun pour des raisons bien particulières et qui, pour l’heure, ne sont d’accord que sur une chose : faire tout pour que le Président Mohamed Ould Abdel Aziz s’en débarrasse. Et nomme à sa place, dans le prochain gouvernement, un homme taillable et corvéable à merci. De préférence, un parent ou un compagnon de circonstance.
Pour ça on peut faire confiance à ceux dont l’art consommé est justement l’intrigue, l’amalgame, la calomnie et le dénigrement.
Ce qu’ils cherchent, comme toujours, c’est de transformer la vérité en mensonge et, inversement, le mensonge en vérité avec un constant objectif : salir l’homme, en le dépréciant aux yeux du Président et de l’opinion ; précipiter le renvoi de l’actuel ministre des finances du Gouvernement ; baliser le chemin à son remplacement par un autre capable de concilier ces deux contraires : servir l’Etat à travers la famille et tous autres liens porteurs de profits de tous genres.
Une fois cet objectif atteint, viendra alors celui où chaque groupe des coalisés reprendra son combat épique.
Mais alors, pourquoi maintenant ?....
Selon les détracteurs du Ministre Thiam l’occasion est des plus belles, avec des rumeurs persistantes, qui annoncent des changements au niveau de l’équipe gouvernementale actuelle. Les détournements au niveau des finances sont alors une bonne occasion pour accabler le Ministre.
• Pour les uns, on se sera ainsi débarrassé d’un ministre qui a voulu jouer à la transparence, en refusant d’accéder au trafic d’influence, porté par « des faiseurs et défaiseurs» de ministres, qui sont si redoutables et si redoutés dans le domaine de la haute manigance. L’occasion ne peut ainsi être plus favorable pour faire payer au Ministre ses constants refus de faire payer à l’Etat, ce qui n’a jamais été livré à l’Etat.
• Pour d’autres, l’actuel ministre est un obstacle à la promotion, longtemps ajournée, au grand dam d’hommes très puissants, qui ont, depuis quelques temps, un homme tout préparé à la fonction de ministre des fiances… pour nombre de raisons, dont celle de la tribu ne serait pas des moindres.
• Il y aussi des groupes, plus diffus, il est vrai, qui demeurent des adeptes de la gabegie et pour qui l’ordre actuel doit être stoppé : celui de la bonne gouvernance, le satisfécit décerné dans ce cadre à la Mauritanie, les grandioses réalisations, enregistrées dans tous les domaines, l’état de bonne santé morale, économique et financière de la Mauritanie –. A travers le Ministre des finances, de manière feutrée, c’est le pouvoir, dans son ensemble qui est visé, principalement son Chef !
Mais alors, quelles sont les charges mises en avant. De quoi accuse-t-on Thiam Diombar ? On lui fait des accusations à l’emporte pièce, qui sont des plus puériles, inimaginables et invraisemblables. On cherche à le rendre responsable des derniers détournements des fonds publics, constatés au niveau des Trésoreries d’Aïoun et de Nouadhibou et ce, suite à des missions de contrôle, au niveau de Nouadhibou, et de passation de service, à Aïoun.
Ici l’amalgame est soigneusement entretenu : on ne dit mot, dans l’étalage des charges contre le Ministre, sur le fait que les Directions générales composants le Ministère des Finances, à savoir le Budget, les Impôts, le Trésor, la Douane, sont régies chacune par un arsenal juridique et réglementaire spécifique et jouissent d’une autonomie totale.
Des détournements opérés par des Commis de l’Etat, régulièrement nommés aux fonctions de Trésoriers régionaux, qui sont devant la loi, civilement et pécuniairement responsables de leurs actes et de leurs caisses. Et ce, en dépit de l’armada de règles juridiques et administratives, de missions régulières d’inspection et de contrôle, considérablement et constamment renforcées, singulièrement depuis l’avènement du Président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui, comme chacun sait, s’est fixé comme objectifs stratégiques prioritaires : la lutte contre la gabegie, la pauvreté, les séquelles de l’esclavage, comme étape vers la réalisation des conditions de vie des couches les plus vulnérables de notre pays, les femmes et es jeunes, notamment.
Des détournements en Mauritanie, tous les régimes en ont fait les frais. Depuis l’aube de l’indépendance, jusqu’ à nos jours, les auteurs de détournements, ont régulièrement été mis entre les mains de la justice, pour répondre de leurs crimes et abus de confiance.
Aujourd’hui, le détournement est un crime économique, traité et jugé comme tel, envers et contre tous !
Cette règle immuable est celle que tous, nous devrions défendre pour que les couples répondent de leurs crimes et ce, en appui aux efforts et à la détermination de l’Etat, qui mobilise en ce moment tous les moyens pour mettre la main sur ceux qui ont détourné, où qu’ils se trouvent.
Lier la loi aux sentiments, préoccupations et intérêts personnels ou de groupes est, de toute évidence, une approche malsaine, louchement intéressée.
Dans cette affaire, la leçon à tirer au profit de notre pays et au regard des défis et enjeux de l’étape actuelle, c’est de nous mobiliser pour réaliser ce projet de Société, de cette Mauritanie nouvelle, à laquelle nous convie le Président Mohamed Ould Abdel Aziz, dans le cadre d’un Etat de droit, définitivement libéré des passe-droits, un Etat qui incarne nos valeurs, porte nos objectifs et réalise les ambitions et attentes de notre pays et des citoyens.
Il faut dire que le chemin reste encore à faire : placer l’Etat au-dessus de la tribu, de l’ethnie, de la race, s’exiger la vérité et la probité morale, servir la Mauritanie au lieu de se servir d’elle… tout cela reste encore un combat d’avant-garde, davantage sans doute pour les générations montantes.
Il reste qu’à la lumière des récents détournements, toutes les mesures et règles d’ordre institutionnel (technique, juridique, administratif, organisationnel…) seront probablement encore renforcées, pour tenir compte des adaptations nées de cette fâcheuse affaire et ce, afin de barrer la route à ceux qui seraient encore tentés de faire des malversations et détournements de biens publics.
Nul doute que l’Etat prendra toutes les mesures correctives qui s’imposent, afin de mettre davantage en sécurité les finances publiques, mais aussi pour maintenir son cap, sa crédibilité et les objectifs de développement qu’il s’est fixé.
Le Calame