Le Qatar au ban du Golfe : le Maghreb divisé

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dim, 2017-06-11 14:08

Si l'Algérie, la Tunisie et le Maroc observent une certaine neutralité, la Libye et la Mauritanie ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha.

Par notre correspondant à Tunis, Benoît Delmas

Au dixième jour du mois de ramadan, la décision a été brutale. Comme un coup de surin diplomatique : rapide, précis, méthodique. Coup de surin que les Saoudiens et quelques alliés (Bahreïn, Émirats Arabes unis, Yémen, Égypte) ont donné lundi, après la prière de l'aube, à l'émirat du Qatar

Avec, en appui indirect, Donald Trump. Qui est allé au Moyen-Orient avec des idées simples et un bagage culturel très limité. Sur Twitter, @POTUS (President Of The United States) raconte en deux fois 140 signes (ce qui est court pour une région aussi complexe) avoir exigé la fin du financement du terrorisme et que les Saoudiens – flanqués de pays amis – lui ont alors désigné le Qatar comme seul et unique responsable du terrorisme international. 

Autrement dit, le cas qatari réglé, le terrorisme devrait disparaître… Le Qatar, un pays qui, faute de recensement public, a une population estimée à 300 000 habitants dans un espace où la moitié de la population est constituée d'expatriés bien rémunérés, souvent originaires de pays occidentaux, contrairement à une main-d'oeuvre originaire d'Inde, du Pakistan, du Népal ou autres, exploitée avec des salaires de misère tirés de leurs travaux dans de nombreux chantiers, notamment ceux du Mondial 2022.

De Rabat à Tunis, les ministres des Affaires étrangères se sont exprimés laconiquement. Ce règlement de comptes entre pétromonarchies intervient dans une période de troubles sociaux au Maroc comme en Tunisie. Et cette division naissante s'ajoute à d'autres (Syrie, Yémen). Les cinq pays qui forment le Maghreb réagissent en fonction de leur culture politique. Ainsi qu'aux alliances d'hier, aux contre-alliances d'aujourd'hui. Et aux stigmates du « Printemps arabe ».

Le Maroc dans la neutralité

Au Maroc, un signe tangible : Royal Air Maroc a maintenu ses cinq liaisons hebdomadaires Casablanca-Doha. La RAM agit en partenariat avec Qatar Airways sur d'autres destinations. Diplomatiquement parlant, il faut rappeler que la première visite de l'émir Al-Thani remonte au 27 décembre 2013 et que le Maroc, allié historique de l'Arabie saoudite, entretient aussi de bonnes relations avec le Qatar. Résultat : une médiation diligentée par Mohamed VI a ainsi été souhaitée par certains mais, pour l'instant, rien ne filtre du palais royal.

La Tunisie tout en nuances

Des dirigeants du monde arabe, Béji Caïd Essebsi en est le vétéran. Il connaît ce petit monde, diplomatiquement et humainement, comme peu. Il garde de Bourguiba ce souci de l'indépendance. Son ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a déclaré que la Tunisie souhaitait que « nos frères dans le Golfe trouvent un compromis afin de dépasser leurs divergences et de trouver une solution ». Néanmoins, lorsque l'idée d'une grande conférence pour l'investissement, Tunisia 2020, a été lancée, elle s'est faite sous le haut patronage de deux nations : la France et le Qatar. L'émir Al-Thani a ouvert la manifestation le 27 novembre 2016, au palais des congrès de Tunis. Un symbole fort. Cela n'a pas empêché Tunis d'entretenir de solides relations avec Riyad même si, lorsque les Tunisiens se sont affranchis de la dictature le 14 janvier 2011, le royaume des Saoud n'a pas été au balcon pour applaudir. Ben Ali, le dictateur qui a régné vingt-trois années durant sur le pays, a d'ailleurs trouvé refuge à Jeddah, en Arabie saoudite.

Si les rumeurs sur le rôle du Qatar, son soft power via Al Jazeera, et ses canaux de financements, font florès, les preuves d'une implication qatarie dans le terrorisme qui a ensanglanté la Tunisie n'ont jamais été produites. Les nostalgiques de la dictature accusent Doha d'avoir favorisé, avec l'Occident, la révolution de 2011. En guise de rappel, il faut savoir que 25 000 Tunisiens résident actuellement au Qatar et leur sécurité est une préoccupation des autorités au quotidien.

L'Algérie silencieuse

Pour le pays de Bouteflika, voilà le contexte. Janvier 2013 : l'émir du Qatar se rend en visite officielle à Alger ; signature d'une série de sept partenariats économiques dans les domaines clés des deux pays : les énergies. On pressent un réchauffement des relations diplomatiques entre Doha et Alger via le commerce. Quatre ans plus tard, le pouvoir algérien privilégie « neutralité et dialogue » à l'égard de cette crise naissante sur le golfe d'Aden. Son ministre des Affaires étrangères, via un communiqué, appelle « l'ensemble des pays concernés à adopter le dialogue comme seul moyen de régler leurs différends ». Soucieux de non-ingérence, Alger exprime néanmoins sa « grande préoccupation ».

Libye : à hue et à dia

Du côté de la Libye, faute d'unité politique, les réactions divergent de Tripoli à Tobrouk. À l'est, où les autorités au pouvoir sont notamment soutenues par les Émirats Arabes unis, on a tranché : rupture totale avec le Qatar. Mais sur le sol libyen, les jeux d'influence sont mouvants. Le Qatar a joué un rôle militaire aux côtés de l'Otan en 2011 face au régime de Kadhafi qui s'apprêtait à écraser Benghazi. Puis Doha a soutenu, avec la Turquie, les forces islamistes qui ont régné en maître à Tripoli. Un interventionnisme qui alimente les rancœurs du jour.

Mauritanie : rupture sans surprise

En février, Nouakchott avait signé une salve d'accords de développement avec les Saoudiens dans de nombreux domaines, de la finance à l'agriculture, des douanes aux infrastructures… Le 4 janvier, on paraphait un accord de coopération militaire entre les deux nations. Accord à plusieurs incidences, la Mauritanie étant membre du G5 Sahel. Fort logiquement, la république islamique mauritanienne, présidée par Mohamed Ould Abdel Aziz, s'alignait sur son nouvel ami saoudien. Le Tchad et le Sénégal feront de même.

À l'arrivée, une crise qui fragmente le monde arabe

In fine, le Qatar pourra peu face au blocus mis en place par l'Arabie saoudite et ses soutiens. La puissance des Saoud demeure incontestable. Mais cet épisode à haut risque qui se déroule dans le Golfe oblige un certain nombre de capitales arabes et africaines à prendre position. Une nouvelle carte des alliances ne manquera pas de se dessiner. Face à cela, le trio Alger, Rabat, Tunis devrait garder ses distances malgré les pressions saoudiennes.

ECHOS DE LA PRESSE ARABOPHONE D''AFRIQUE

Égypte : selon le quotidien Al Ahram , la raison de la décision offensive égyptienne est que le Qatar est accusé d'héberger et de financer des membres de la confrérie des Frères musulmans, véritables ennemis du président Abdelfattah Al-Sissi depuis la destitution de Mohamed Morsi, en juillet 2013. 

Tunisie et Algérie : Pour le journal Al Shorouk en Tunisie et le site algérois Tout sur l'Algérie, l'accent est mis sur la prudence de la Tunisie, d'un côté, et de l'Algérie, de l'autre. L'explication : le Qatar est un important partenaire commercial qu'il ne serait pas sage de bannir avec brutalité. Maroc : un article du site d'informations Al Yaoum24 souligne la position difficile du royaume, dont les bonnes relations avec l'émir qatari sont connues et qui, en même temps, est engagé dans la coalition saoudienne au Yémen là où le Qatar soutient les milices houties. 

Le quotidien Assabah , de son côté, ne prend parti ni pour les Al-Saoud, ni pour l'émirat. Il publie à la fois les déclarations de la coalition anti-Qatar (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Égypte, Bahrein) et celles des Qataris qui, par l'entremise du ministre des Affaires étrangères Mohammed Bin Abdul Rahman le 8 juin, ont réaffirmé leur lien avec l'Iran. Soudan : si le gouvernement en appelle à la réconciliation, bien que le pays fasse partie de la coalition saoudienne au Yémen, la presse entière ne suit pas. 

Illustration avec un article du journal SudanNilqui décrit le Qatar comme « un pays atteint de schizophrénie » qui conjugue le paradoxe de « prétendre » vouloir lutter contre le terrorisme, tout en hébergeant et en finançant « les islamistes radicaux en Libye et en Syrie ». Et de poursuivre en critiquant l'attitude du Qatar dans la crise soudanaise. 
 

Le Point  Par Marlène Panara