L’Union européenne travaille à une collecte d’informations à travers l’agence Frontex en charge de la protection des frontières, l’Europol (Office intergouvernemental de police criminelle) et l’Eurojust (Unité de coopération judiciaire). Cette action serait encore plus efficace avec une meilleure coopération entre ces agences. Certains proposent d’attaquer les relais européens des passeurs pour affaiblir leur organisation et leurs forces. La coopération entre l’Afrique et l’Europe est également appelée à être renforcée, notamment par des investissements européens en Afrique pour traiter le problème de la migration en amont en s’attaquant aux difficultés économiques du continent.
Qualifiés d’esclavagistes, et parfois même de terroristes, la responsabilité des passeurs dans les drames à répétition est unanimement reconnue mais la lutte pour mettre à mal leur organisation s’annonce des plus délicates. Leur profil a changé au fil des années pour passer de simples pêcheurs ou marins à de véritables hommes d’affaires qui demandent entre 1 600 et 3 200 euros la traversée par personne. Les passeurs disposent aujourd’hui de canots de pêche, de barques à moteur, d’embarcations gonflables et même de vieux cargos achetés sur internet dans le but de transporter davantage de migrants et tromper les garde-côtes. Certaines filières sont organisées comme de vraies mafias et leurs membres sont très difficiles à identifier.
Le chaos lié à la guerre en Libye et en en Syrie ainsi que la fermeture des frontières européennes précipitent chaque davantage de migrants dans les filets des trafiquants. Selon l’UNHCR, l’Agence des Nations unies pour les Réfugiés, environ 31 500 personnes auraient effectué la traversée entre l’Afrique et l’Europe depuis le début de l’année et 1 600 d’entre eux sont portés disparus.
Sahel-intelligence