Périple présidentiel au Gorgol : Aziz n’a pas regardé dans les marmites

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jeu, 2015-04-30 08:28

Entamée depuis vendredi 24 avril 2015, la tournée du président Mohamed Ould Abdel Aziz dans la Wilaya du Gorgol, n’est qu’un remake de ces récentes visites dans les deux Hodhs, l’Assaba et le Tiris Zemmour.

C’est le constat fait par plusieurs observateurs qui résument ces tournées en clins d’œil éphémères jetés sur les écoles, les centres de santé, les installations électriques et hydrauliques, avec deux ou trois coopératives agricoles au programme, puis des bains de foule populistes suivis par de longues et ennuyeuses veillées des cadres.

Un cérémonial tissé dans les usines à fabriquer une longévité politique et remis à la sauce du présent par les anciens compagnons de Ould Taya et qui pourraient servir de panacée pour un maintien au pouvoir de Mohamed Abdel Aziz. Dans le registre protocolaire, la Wilaya du Gorgol est venue s’emboîter à l’Assaba, là où les panaches de la visite présidentielle continuent depuis le 24 avril dernier, d’alimenter les contes d’enfants qui pourraient bien commencer par « il y avait une fois, longtemps avant vos pères, un président nommé Aziz était venu dans ce bled… »

C’est surtout ça, tant de panaches, de véhicules hauts de gammes, d’élégants messieurs vêtus d’habits de rêves, des milliers de bouches qui scandent « Ach Aziz ! », des chameliers harnachés, que la postérité retiendra. Mais Aziz est passé partout en coup de vents et n’a jamais eu le temps de jeter un coup d’œil dans la marmite des hères, ses hôtes d’un jour ou d’une demi-journée. 

Si une remarque devait être consacrée par la postérité, c’est cette boutade lancée par un paysan de Hamed, en Assaba : « on espérait que Mohamed Ould Abdel Aziz allait se rendre dans nos foyers qui peuplent les campagnes qu’il a traversés, et qu’il allait soulever le couvercle de nos marmites noircies par le charbon de bois, pour voir s’il n’y avait pas autre chose que de l’eau bouillonnante à chauffer pour les enfants rongés par la faim ! »

Mais le « Président des Pauvres » a depuis belle lurette jeté sa casquette en l’air, loin derrière lui, depuis la fameuse élection présidentielle de 2009 qui le dépouilla de ses oripeaux de « président putschiste ».
Kaédi, à Toufoundé Sivé, à Maghama, partout où ses pérégrinations l’ont porté dans cette vaste étendue du Gorgol, qu’il traversa aux pas de course, Mohamed Ould Abdel Aziz n’eut d’yeux que pour des institutions savamment saupoudrées et rénovées à la dernière minute par des cadres spécialistes du saupoudrage. 

Ecoles, centres de santé, autres infrastructures, tel que l’ENFVA géré par son DG comme une Fazenda, ou encore les pépinières, ont plus retenu l’attention du président Aziz que les préoccupations essentielles des populations.

Comme partout ailleurs, une armada de cadres venus de Nouakchott, désertant bureaux et fonctions, ont servi d’écran, au cours de rencontres spéciales où les ambitions personnelles l’ont emportées sur le quotidien des habitants. Pour bon nombre de citoyen lambda, « Aziz est venu pour faire du tourisme et se taper une bonne santé en se frottant à la canicule ambiante ».

Certes, des routes ont été inaugurées, comme la route Kaédi-Maghama, un hôpital régional flambant neuf visité, des promesses distribués en veux-tu en voilà, en matière d’électricité, d’amélioration des conditions de vie des populations…Mais de telles promesses sont les mêmes que celles que Mohamed Abdel Aziz répète depuis sept années, à chacune de ses visites.

Résultat, les populations voient leurs conditions de vie se dégrader de plus en plus et les services sociaux de base fournir des prestations de moins en moins performantes.

MOMS 

 

L'Authentique