Alors que les derniers jours qui séparent les mauritaniens de la fête s’accélèrent, les marchés de bétail renouent avec les humeurs des spéculateurs qui font montrer
les prix chaque jour.
Les bêtes à immoler à l’occasion de la fête du mouton ne manquent pas. Tous les points de vente sont pleins. Il y en a de toutes les tailles et de tous les choix. Mais le précieux animal est très cher. Cette année l’hivernage n’a pas tenu ses promesses. Les éleveurs se voient contraints de vendre leurs troupeaux à cause de la mauvaise saison avant que cela soit tard.
La fête est donc pour eux une bonne opportunité pour faire de bonnes affaires. Les « samsars » jubilent et mettent la barre haut en vendant au triple du prix d’achat négocié avec les « grossistes ».
Chaque déchargement de camion venu de l’intérieur du pays créé une folle course chez des courtiers qui se ravitaillent les premiers pour alimenter les marchés deNouakchott où chacun fixe comme il veut son prix.
Dans cette situation de libéralisation aveugle, l’Etat n’exerce aucun contrôle sur les marchés. Les vendeurs ne payent comme taxes que des redevances de la CUN. Dans ces conditions ils font la pluie et le beau temps face à des clients pressés de se procurer leurs moutons de fête.
Cette année les prix ont atteint des niveaux record. Certains tentent de justifier cette situation par la convention de vente des moutons de fête intervenue entre laMauritanie et le Sénégal. Mais la spéculation reste la cause majeure. Le bélier le moins cher se négocie entre 50 et 60 mille ouguiyas.
Le cornu à la taille d’un Taurion n’est pas à la portée des petites bourses. Autant se rabattre sur les poids légers se disent les plus réalistes pourvu que les critères définis par l’Islam soient remplis.
Dans les marchés de bétail c’est le grand vacarme des jours de préparations de la fête du mouton, une occasion sacrée pour les musulmans. En Mauritanie la fête a été fixée entre le 5 octobre.
La capitale dégage depuis plusieurs jours une atmosphère des grands jours. Chacun y va de son portefeuille. En cette conjoncture sociale difficile, le pouvoir d’achat des citoyens ne fait que s’amenuiser. Pendant que les courtiers tiennent fort les cordons d’un marché noir grouillant de vie !
Amadou Diaara
Temps Forts