La tradition qui veut que les Européens dirigent le Fonds monétaire international (FMI) et les Américains la Banque mondiale (BM) est-elle sur le point de disparaître ? C’est en tout cas ce que souhaite l’actuel numéro 2 du FMI, l’AméricainDavid Lipton.
Dans un entretien à laBBC, le directeur général adjoint de l’institution a plaidé pour que le ou la successeur(e) de la FrançaiseChristine Lagarde soit nommé(e) « strictement au mérite », et non en fonction de son origine géographique. « Avec des candidats venant du monde entier », il a estimé « beaucoup plus probable […] que cela ne l’a jamais été » que le prochain patron du fonds soit issu d’un pays non européen.
« Il y a de plus en plus de personnes parfaitement qualifiées venant d’ailleurs que d’Europe et des Etats-Unis et je crois que le fait qu’il y ait eu une telle focalisation sur la crise aux Etats-Unis au début de la crise financière mondiale et sur l’Europe va déboucher sur le sentiment qu’il doit y avoir un éventail de choix plus large pour la fonction de directeur. »
Depuis sa création, en 1944, le FMI a été tour à tour dirigé par cinq Français, deux Allemands, deux Suédois, un Néerlandais et un Espagnol. Un « incroyable anachronisme », selon l’ancien chef économiste du FMI Kenneth Rogoff,également invité par la BBC.
Christine Lagarde a pris la tête du FMI en 2011 après la démission de Dominique Strauss-Kahn à la suite de l’affaire du Sofitel de New York. Son mandat de cinq ans arrive à son terme à la fin de l’an prochain mais elle fait savoir en juin qu’elle pourrait envisager un deuxième mandat si elle a le soutien des membres du FMI.
Le Monde