Mali, silence radio de l’armée française après l’assassinat d’un touareg

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dim, 2014-10-05 16:16

 

  Mardi 23 septembre, un jeune touareg a été retrouvé décapité dans le nordMali à une centaine de kilomètres deTombouctou. Soupçonné, avec quatre autres personnes, d'avoir fourni des renseignements aux forces françaises et à laMinusma, il aurait été assassiné par les djihadistes d'Aqmi. 

Du côté des officiels français c'est le black-out. Un silence cynique, les militaires français s'étant appuyés sur leurs alliés traditionnels touaregs lors de leurs manœuvres contre les groupes djihadistes dans le nord du pays.

C’est l’effroyable sort réservé aux hommes de l’ombre. Des coups oui, mais sans les honneurs. Mardi 23 septembre, la tête de Himma Ag Sidi Mohamed, un jeune touareg de la tribu des Kel Ansar, a été retrouvée suspendue au poteau d’un hangar sur le marché de la ville de Zouéra à une centaine de kilomètres au nord de Tombouctou.

Enlevé le 16 septembre avec quatre autres personnes, l’homme aurait été soupçonné de fournir des renseignements aux militaires français et à laMinusma. Plusieurs témoins de la scène ont déclaré avoir entendu les ravisseurs lancer un avertissement aux habitants les dissuadant de « faire de même ». 

Une mort trouble

Les quatre autres détenus ont été relâchés après sept jours de captivité au cours desquels ils auraient subi des tortures. Himma Ag Sidi Mohamed, lui, a été assassiné. La tribu des Kel Ansar à laquelle il appartenait contrôle en grande partie la région de Tombouctou

Une communauté décrite comme pacifiste et qui a su rester à l'écart des différents groupes armés depuis le début du conflit. Désignés comme responsables par des sources proches des services de sécurité maliens, les djihadistes d’Aqmi ont démenti être impliqués via un communiqué diffusé sur la radio du site mauritanien "Sahara Media" dimanche 28 septembre. Une annonce qui est venue semer le doute, Aqmi ayant pour habitude de revendiquer ses actions. 

Des sources touarègues ont un temps soupçonné un règlement de compte entre communautés nomades touarègues et arabes bérabiches. « Des factions qui vivent dans la même localité se disputent traditionnellement l’accès aux puits et aux pâturages » dit l’une de ces sources originaires de la zone. Une explication cependant écartée, étant donnée la cruauté de l'assassinat. Par ailleurs, des témoins ont dit avoir reconnu, dans l'accoutrement des ravisseurs, la signature d'Aqmi. 

Reste que si la presse a rapporté la tragédie, pas un mot, pas un commentaire n’est venu des officiels français. Un black-out bien cynique sachant que les forces de Serval se sont appuyés sur leurs alliés traditionnels touaregs lors des manœuvres militaires dans le nord Mali

Début 2013, l’armée française se fait notamment épauler par les indépendantistes du MNLA pour faire libérer les otages et traquer les terroristes. Les touaregs servent par ailleurs de guides aux forces françaises à travers le désert dans leur offensive sur le terrain nord malien. Des accointances stratégiques qui ne datent pas d’hier. 

Selon un ancien ministre de la défense malien, Soumeylou Boubèye Maïga, « le Mna, ancêtre non armé du Mnla, a longtemps constitué une source de renseignement et d’assistance alternative à l’Etat malien sur des terrains difficiles au Sahel. » Des liens par ailleurs difficiles à assumer face au pouvoir malien qui ne souhaite en aucun cas remettre en cause l'intégrité de son territoire.

Instabilité

Aujourd'hui officiellement terminée, l'opération Serval laisse derrière elle un territoire extrêmement instable dont les circonstances troubles de la mort deHimma Ag Sidi Mohamed ne sont qu'une illustration. Les djihadistes demeurent présents dans le nord du Mali et les attaques contre les forces de l'Onu se sont intensifiées ces dernières semaines touchant tout particulièrement le contingent tchadien de la Minusma.

Avec ce dernier assassinat, la peur des représailles contre ceux qui auraient aidé les forces occidentales s'accroit encore un peu plus parmi la population. "Il n'y a plus de garanties de sécurité. Les populations veulent de moins en moins communiquer" pointe la même source touarègue.