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Trois jours après l’annonce par l’Arabie saoudite de la rupture de ses relations diplomatiques avecTéhéran, les diplomates iraniens en poste à Riyadet au consulat de Jeddahont effectivement quitté le pays mercredi 6 janvier, selon l’agence saoudienne SPA (Saudi Press Agency).
La télévision d’Etat iranienne a montré des photos d’un avion à l’aéroport Mehrabad, à Téhéran, transportant les cinquante-quatre diplomates iraniens et leurs familles. Les diplomates saoudiens postés en Iran et leurs familles étaient retournés le 5 janvier en Arabie saoudite.
L’escalade de la tension entre les deux pays a été provoquée par l’exécution enArabie saoudite de l’opposant chiite Nimr Al-Nimr, suivie par l’incendie de l’ambassade saoudienne à Téhéran. Plusieurs pays ont emboîté le pas à l’Arabie saoudite en coupant leurs relations diplomatiques avec l’Iran : c’est le cas duSoudan, du royaume de Bahreïn, de Djibouti et dans une moindre mesure desEmirats arabes unis et du Koweït.
Dans ce contexte tendu, Bahreïn a annoncé mercredi le démantèlement d’une cellule « terroriste » liée aux gardiens de la révolution iraniens et au Hezbollahchiite libanais. Dix personnes soupçonnées de préparer « plusieurs attentats à l’explosif » ont été arrêtées.
L’Irak propose une médiation, la Turquie refuse de prendre partie
Le Monde
La communauté internationale a appelé au calme, notamment les Etats-Unis et laRussie, cette crise diplomatique majeure ayant des conséquences possibles dans plusieurs pays (Liban, Syrie, Irak et Yémen) où Iran et Arabie saoudites’affrontent indirectement.
A l’ONU, ce dossier brûlant a été examiné lors d’une réunion du Conseil de sécurité, lundi, qui a exprimé « sa profonde inquiétude », mais n’a fait aucune mention explicite de l’exécution de Nimr Al-Nimr.
Mercredi, l’Irak a proposé sa médiation, par la voix de son ministre des affaires étrangères, Ibrahim Al-Jaafari :
« Nous avons des relations solides avec la République islamique (d’Iran) et nous avons aussi des relations avec nos frères arabes, donc nous ne pouvons pas demeurer silencieux face à cette crise. »
Le gouvernement chiite irakien s’appuie sur l’Iran pour lutter contre l’Etat islamique, et tente par la même occasion de renouer des liens avec le royaume saoudien, chez qui il a envoyé la semaine dernière un ambassadeur pour la première fois depuis 25 ans.
Le président islamo-conservateur turc, Recep Tayyip Erdogan, a, lui, refusé de prendre partie. Il n’a pas condamné l’exécution, jugeant que « les exécutions relèvent des affaires intérieures de l’Arabie saoudite », tout en qualifiant d’« inacceptable » l’attaque de l’ambassade saoudienne à Téhéran.