
Le documentaire controversé, attendu en salles le mercredi 27 janvier, a reçu un avis négatif du ministère de l'Intérieur pour sa diffusion. Au micro deFrance Inter ce matin,Lemine Ould Salem etFrançois Margolin ont défendu leur film. En attendant la décision finale de Fleur Pellerin.
Le documentaire Salafistes, attendu ce mercredi 27 janvier, sortira-t-il un jour en salles? Le réalisateur François Margolin et le journaliste mauritanien Lemine Ould Salem ont réagi ce matin sur France Inter au micro de Léa Salamé, à la décision prise du ministère de l'Intérieur de censurer le film polémique.
«La Commission de classification des œuvres du Centre national du cinéma a préconisé l'interdiction aux moins de 18 ans assortie d'un avertissement. C'est rare voire inédit pour un documentaire», explique le cinéaste François Margolin.
«On nous accuse d'apologie du terrorisme. Je suis plus que scandalisé qu'on m'accuse de ça. On a risqué notre vie pour y aller», s'insurge Lemine Ould Salem.Tourné entre 2012 et 2015 au Mali, en Mauritanie et en Tunisie, Salafistes donne la parole aux idéologues du djihad islamique sans qu'il n'y oppose de commentaire en voix-off. On y entend ainsi le discours des chefs des mouvementsAnsar Dine et de l'ex-Mujao, affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
«Notre souci pendant le montage était aussi d'éviter la manipulation» Lemine Ould Salem et François Margolin
«En 2012 je suis allé dans le Nord du Mali pour faire un sujet sur les Touaregs, j'ai compris que les islamistes étaient les vrais maîtres du pays. J'ai pu venir du fait que j'étais musulman. Mais ça a été très compliqué.»
«On m'a demandé d'introduire une demande d'accréditation». Je ne pouvais pas filmer des djihadistes à visage découvert sans leur autorisation, je ne pouvais pas filmer sans un accompagnateur. Nous ne faisons pas l'apologie du terrorisme. Nous voulons montrer le discours tel qu'il est», défend François Margolin.
«On ne peut pas parler d'Aqmi ou Daech sans montrer ces vidéos. Nous avons fait un tri. Nous avions 70 vidéos, nous en avons choisi certaines, nous avons aussi tenu à montrer un contre-discours, des musulmans normaux (...). Tout ce qu'on a fait c'est couper des extraits au moment où ça devenait insupportable. Notre souci pendant le montage était aussi d'éviter la manipulation», ajoute le journaliste mauritanien.
Le Figaro