La situation de notre pays se caractérise actuellement par un véritable malaise, une grande détresse, un manque de confiance et une absence réelle d’espoir dans l’avenir. Paradoxalement, cet état de désespoir est plus présent et beaucoup plus apparent dans les rangs de la majorité qui soutient le président plus que dans ceux de l’opposition qui lutte, haut et fort, pour le destituer.
Au sein de cette majorité présidentielle, beaucoup de gens fondaient tous leurs espoirs sur le second mandat du président. Après la formation du gouvernement post présidentiel qui, à quelques exceptions, est le même qui était là, la déception fut grande et les rêves se sont soudainement brisés. Pire.
Certains soutiens du président se sont même sentis trahis. Exit la révolution des Jeunes, des femmes, des marginalisés, des couches fragiles de la société… Tout ce monde qui a cru dans quelque chose, qui a cru au changement –son changement qu’il désirait et dessinait en caractères gras, vit actuellement une véritable déprime.
Et envisagent même de se détourner de leur désormais ‘’faux espoir’’… Vers où peuvent-ils tourner leurs regards, ces déçus de la rectification ? Certainement pas du côté de l’opposition qui a été, jusqu’ici, incapable de trouver la parade pour abattre un adversaire atypique, ‘’souple’’ et ‘’non conventionnel’’.
D’ailleurs tous les changements qui se sont produit au sommet de l’Etat mauritanien ne sont jamais arrivés du camp de l’opposition. Ils sont tous venus de l’intérieur du système… Alors peut-on croire à la probabilité d’une nouvelle révolution de palais ? A un dialogue national ? Ce seront des schémas douillets, tant la situation est réellement préoccupante.
En tout cas, il y a un malaise au sein de l’opinion, palpable, visible à l’œil nu et qui peut mener le bateau, déjà ivre, vers n’importe quelle direction. Un scénario d’autant plus à craindre que tous les voyants économiques du pays, qui étaient au vert pendant les dernières années, ont tendance à évoluer, en cette fin d’année 2014, vers le rouge.
On évoque ainsi de graves difficultés financières provoquées par la chute des revenus tirés du fer, de l’or, de l’aide internationale et des accords bilatéraux tels que l’accord de pêche avec les européens qui brandissent une diminution sensible de la contre partie financière…
Si on ajoute à cela les tensions ethniques et les disparités sociales qui s’expriment déjà au grand, l’on ne peut qu’avoir peur pour l’avenir du pays et supplier sa classe politique à faire l’impossible pour sauver ce qui est encore récupérable des meubles…
RMI Biladi