
La Commission européenne présente mardi un "plan d'action" contre le financement du terrorisme. Ce projet est ardemment réclamé par la France, après la vague d'attentats qui a frappéParis en 2015.
Les 28 membres de la Commission, réunis àStrasbourg, doivent adopter "un plan pour renforcer la lutte contre le financement du terrorisme", a confirmé lundi le porte-parole de l'exécutif européen Margaritis Schinas.
Et le vice-président de la Commission, le Letton Valdis Dombrovskis, doit en informer les médias à partir de 15h30.
Agir au plus vite
Après l'attentat contre la rédaction de l'hebdomadaire Charlie Hebdo en janvier 2015, puis les attaques du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, la France s'est particulièrement engagée pour que des mesures soient prises rapidement. Le 15 janvier dernier, lors d'un conseil des 28 grands argentiers européens à Bruxelles, le ministre français des Finances, Michel Sapin, avait une fois de plus exhorté l'Union européenne (UE) à aller vite.
"Il paraît qu'il faut faire des études d'impact. Excusez-moi, je vais faire un très mauvais jeu de mots, mais nous les impacts, on les connaît, ils sont au Bataclan", scène d'un massacre le 13 novembre dernier à Paris, avait-il lâché. "On peut faire des études d'impact. Mais dans ce domaine-là, il n'y a pas besoin de six mois pour faire une telle recherche", avait-il insisté.
Son homologue allemand, Wolfgang Schäuble, avait abondé: "Michel Sapin et moi, nous avons dit que cela prenait un peu trop de temps".
Monnaies virtuelles
Dans le collimateur de la Commission européenne figurent notamment les cartes prépayées et les monnaies virtuelles. Ces deux problématiques ont été évoquées, entre autres, par le commissaire européen à la stabilité financière, le BritanniqueJonathan Hill, selon M. Sapin. Ces deux moyens de paiement, pointés du doigt pour leur utilisation par les réseaux djihadistes, devraient faire l'objet d'un encadrement renforcé.
Estampillées Visa ou Mastercard et munies d'un code secret, ces cartes prépayées permettent de retirer du liquide dans les distributeurs, de faire des achats en magasin ou en ligne, comme des cartes bancaires classiques. Mais à la différence de ces dernières, elles ne sont pas nominatives. Bercy avait révélé leur utilisation dans la préparation des attentats du 13 novembre.
Quant aux monnaies virtuelles à l'instar du bitcoin, elles permettent de réaliser des transactions transnationales en dehors de tout contrôle des autorités financières ou des services de renseignements. Et l'anonymat des différentes parties est préservé.
Gel des biens
M. Sapin avait également poussé, à la mi-janvier, à prendre des mesures sur le gel des avoirs: "Pour ce qui est du gel des immeubles ou des biens immobiliers, comme une voiture, des revenus, des prestations, on n'a pas tout fait, et là il y a besoin de prendre des décisions".
Le "plan d'action" de l'UE survient dans un contexte plus global de lutte contre la puissante organisation Etat islamique (EI). Ainsi le 17 décembre dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté à l'unanimité une résolution ayant pour but de frapper les djihadistes au portefeuille en tarissant leurs sources de financement, notamment le pétrole.
Romandie News