Le pays le plus représenté dans la chaîne de fabrication des bombes est la Turquie, suivie par l'Inde...
Quelles sociétés se cachent derrière les bombes fabriquées par l'organisation Etat islamique ? C’est ce qu’a voulu savoir l’ONG Conflict Armament Research (CAR), qui a réalisé une enquête pour le compte de l'Union européenne.
Selon les résultats de l’enquête, les plus de 700 composants, câbles, produits chimiques et autres utilisés par Daesh pour fabriquer des engins explosifs improvisés ont transité par 51 sociétés turques, chinoises, brésiliennes, russes ou encore américaines.
Une majorité de sociétés turques
Le pays le plus représenté dans la chaîne de fabrication est la Turquie avec un total de 13 sociétés. L’Inde arrive en seconde position avec sept sociétés.
Sept sociétés indiennes ont fabriqué l’essentiel des détonateurs et autres cordons de mises à feu. Tout ce matériel a été exporté légalement dans le cadre de licences émises en Inde à des entités au Liban et en Turquie.
Une production « quasi industrielle »
Le commerce de ces petits composants bon marché, dont certains n’ont pas besoin de licences à l’export, est bien moins surveillé que les transferts d’armes.
D’autres peuvent être acquis par l’EI en moins d’un mois après leur arrivée en toute légalité chez ses fournisseurs dans la région, et permettent à Daesh de produire des explosifs à « échelle quasi industrielle ».
La tracabilité des composants en question
Les composants ont été récupérés lors de grandes batailles en Irak à Al Rabia, Kirkouk, Mossoul et Tikrit et dans la ville syrienne de Kobané.
Les auteurs du rapport disent avoir tenté de contacter les sociétés liées aux composants, ajoutant qu’elles ne répondaient pas ou n’étaient pas capables de dire où étaient passées les marchandises une fois vendues.
Selon James Bevan, directeur exécutif de CAR, inciter les fournisseurs à avoir des systèmes de comptabilités efficaces pour établir le lieu de destination des marchandises aurait un effet dissuasif.
20 Minutes