Tout Sur l'Algérie - Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a achevé, hier lundi, sa tournée maghrébine dédiée auSahara Occidental. Celle-ci l’a mené à visiter l’Algérie, la Mauritanie, les camps de réfugiés sahraouis et surtout les territoires sahraouis libérés à Bir Lahlou, une première historique pour un Secrétaire général de l’ONU.
Néanmoins, la tournée de Ban Ki-moon ne l’a pas conduit au Maroc, pourtant principal concerné par un conflit l’opposant depuis quarante ans au FrontPolisario. Une rencontre était censée avoir lieu avec le roi Mohammed VI. Mais elle a été annulée par les autorités marocaines qui ont informé Ban Ki-moon que le roi n’était pas disponible.
Le roi marocain se trouve en effet en vacances en France depuis le mois de Janvier, comme en atteste cette photo de Mohammed VI en compagnie d’admiratrices prise le weekend dernier sur l’avenue des Champs-Elysées, àParis.
Il est aisé et raisonnable de penser de prime abord que le séjour du roi du Marocen France a été commodément synchronisé pour correspondre à la tournée deBan Ki-Moon, afin d’éviter de rencontrer le Secrétaire général.
Mais plusieurs signaux envoyés depuis le royaume chérifien laissent penser que le problème marocain dépasse le simple cadre du conflit du Sahara occidental.Le mutisme de la diplomatie marocaine et des médias officiels autour de la visite de Ban Ki-Moon dans la région interpellent.
Contrastant franchement avec la traditionnelle hyperactivité des canaux officiels sur la question sahraouie, notamment dans leurs contre-attaques médiatiques, le silence des autorités marocaines laisse entrevoir un malaise plus profond.
Ce malaise trouverait sa source dans les absences de plus en plus fréquentes du souverain marocain Mohammed VI. Décrivant un « état d’inertie et d’inquiétude »dans lequel baigne actuellement le Maroc, l’éditorial du journal marocain Telquel, publié le 4 mars dernier sur son site, évoque un « mal à la fois profond et perceptible à qui veut bien tendre l’oreille ».
Dans son édito, Telquel dresse le portrait d’un Maroc totalement tributaire de son roi pour fonctionner. Quand il est absent, comme c’est fréquemment le cas ces derniers temps, le pays est décrit comme avançant au ralenti, voire même paralysé. Une situation qui laisse transparaitre la grande faiblesse des institutions marocaines.
« Un pays aux institutions faibles ne résiste ni aux changements ni aux crises »,déplore le journal. La situation actuelle du Maroc met globalement en exergue l’état de faiblesse dans lequel se trouvent les pays du Maghreb.
Que ce soit le Maroc avec le roi Mohammed VI, la Tunisie avec le président Béji Caïd Essebsi ou l’Algérie avec le président Bouteflika, les trois pays trouvent leurs assises dans la stature d’hommes d’État dont l’âge ou la santé physique ne portent pas en eux de gages suffisants permettant de se projeter vers l’avenir. La situation est d’autant plus délicate que les trois pays restent plus que jamais exposés aux risques de l’extrémisme et du terrorisme.
TSA