La mission de maintien de la paix ONU-Union Africaine au Soudan (Minuad) s’est vue refuser l’accès à une localité de la région du Darfour où elle devait se rendre pour enquêter sur des allégations de viol collectif commis par l’armée soudanaise.
Ces accusations pèsent contre l’armée depuis qu’un site soudanais a rapporté, au début du mois, que des soldats soudanais s’étaient rendus fin octobre dans le village de Tabit à la recherche d’un de leurs disparus, puis avaient agressé sexuellement plus de 200 femmes et filles. Ces allégations, vite démenties par le gouvernement soudanais, avaient néanmoins suscité un grand tollé, emmenant la Minuad à ouvrir une enquête.
La mission conjointe ONU/UA s’était dans un premier temps heurtée à la réticence des autorités, mais avait finalement été autorisée à se rendre dans le village, où elle n’a pu récolter aucune preuve de viol collectif. Toutefois décidée à poursuivre son enquête, elle a cette fois reçu l’interdiction formelle du ministère soudanais des Affaires étrangères de retourner dans le village. « Le gouvernement du Soudan a décidé de ne pas autoriser une nouvelle visite de la Minuad dans ce village », a déclaré dimanche le porte-parole de la diplomatie soudanaise, Youssef al-Kordofani, estimant que les tensions provoquées par la révélation de cette affaire parmi la population de Tabit et ses environs seraient dangereuses pour la sécurité de la mission. Il a également ajouté que des négociations étaient en cours pour permettre aux enquêteurs de se rendre sur le lieu des viols commis.
Pour rappel, la Minuad déployée en 2007 au Darfour, situé à l’ouest du Soudan, est secouée depuis 2003 par un conflit meurtrier opposant les forces rebelles et gouvernementales. La guerre dans cette région a fait plus de 300.000 morts et environ deux millions de réfugiés.
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