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Le dialogue national dit inclusif, ouvert le 29 septembre, devait durer une dizaine de jours. Mais, les participants sont engagés dans d’interminables prolongations.
La commission communication du dialogue a rendu public ce communiqué : ''Les parties prenantes au dialogue national inclusif ont convenu de prolonger la durée des travaux des ateliers afin d'approfondir et d'élargir les débats autours de certains points inscrits à l'ordre et qui n'ont pu être suffisamment examinés.
A la suite de cet accord, la commission de supervision et d'organisation a décidé la reprise des travaux du mercredi 12 au mardi 18 octobre 2016. » Quels sont ces points « qui n’ont pas été suffisamment examinés ? Aucune réponse de la commission communication. « Ce qui retarde la clôture du dialogue, c’est la volonté de certains d’inscrire dans ses conclusion, des points ou thèmes qui n’étaient pas a l’ordre du jour» dit un des participants.
Et ce thème, non inscrit a l’ordre du jour et qui a été introduit dans les débats par certains participants proches du pouvoir, c’est la possibilité du troisième mandat par déverrouillage des dispositions constitutionnelles limitant le nombre de mandat a la tête de l’Etat a deux.
APP, El Wiam, Arc-en-ciel, FPC, Touche pas à ma nationalité….les partis et mouvements de l’opposition qui participent au dialogue ont presque unanimement exprimé clairement leur opposition à tout changement constitutionnel qui toucherait aux dispositions constitutionnelles portant limitation des mandats. Le parti du Congrès mauritanien, PCM, est allé dans le mêmes sens.
Dans une déclaration, il a écrit « Etant donné que certains partenaires au dialogue demandent l’amendement de certains articles, nous pensons que les amendements proposés doivent rester dans le cadre des reformes institutionnelles telle que la suppression du Sénat par exemple et autres conseils qui constituent des charges en plus pour l’état, sans toutefois toucher aux articles verrouillés à savoir les articles relatifs aux constantes nationales telles que la religion islamique, l’identité arabe et africaine, l’intégrité territoriale, le caractère républicain du pays, son nom, sa devise, son drapeau, son hymne national, ses langues et le nombre des mandats présidentiels.»
A part l’UPR, parti au pouvoir, qui propose clairement « l’adoption d’une nouvelle constitution », les autres partis de la majorité (UDP, Sursaut, UD...) donnent l’impression d’être au dialogue pour….se taire. « Il se contente d’attendre pour suivre la position que prendra le Chef de l’Etat.»
« Je m’en tiendrai, quoi qu’il arrive, à mon serment » c’est la dernière déclaration du président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz, au sujet du troisième mandat. Et dans ce serment « il a juré de ne point soutenir une initiative allant dans le sens de la révision des dispositions portant limitation des mandat présidentiels à deux. »
Mais, les ministres de la justice, de l’économie et des finances, le porte-parole du gouvernement, dans différentes déclarations, ont clairement fait état de la possibilité d’un troisieme mandat. Le porte-parole, ministre de la culture, a mêmes« récidivé ».
En plein dialogue, pendant la conférence d’après conseil des ministres, il a affirmé que les dispositions sur la limitation des mandats peuvent être discutées et que, c’est le peuple, a l’arrivée, qui décidera. Ce qui crée la suspicion, c’est que le Chef de l’Etat n’à jamais rappeler a l’ordre les ministres qui plaident la violation de la constitution, la violation de son serment.
Selon le cite d’information Alakhbar, qui ne précise pas ses sources, le chef de l’Etat aurait, au cours d’une rencontre le 11 octobre, affirmé à Boidiel Ould Hmoid,président du parti El Wiam, qu’il n’a aucune intention de briguer un troisieme mandat. Tout le monde attend que cette intention soit publiquement et clairement exprimée.
Il est aussi fait état d’une possible rencontre entre le chef de l’Etat et Messoud Ould Boulkheir, président de l’APP.
Khalilou Diagana
Le Quotidien de Nouakchott