Le Niger envisagerait d’abandonner son projet de construction d’un pipeline prévu pour se raccorder à l'oléoduc déjà en exploitation entre le Tchad et le port en eau profonde de Kribi, au Cameroun, selon une information de la Lettre du continent reprise par l’agence Ecofin.
Le menace Boko Haram aux frontières sud serait à l’origine des hésitations du gouvernement nigérien, apprend-on de même source. Début novembre, le groupe terroriste a pris le contrôle de Malama Fatori, une localité située à seulement deux kilomètres de la frontière du Niger.
Un plan B serait à l’étude. Il s’agirait de faire passer l’oléoduc par le Bénin, pays jugé plus sûr. Mais cette option pourrait faire doubler le budget initialement prévu pour les travaux.
L’accord bilatéral Niger-Cameroun fixant les conditions de mise en oeuvre de ce projet a été signé le 30 octobre 2013 à Yaoundé. Cet accord prévoit la perception, par le Cameroun, d’un droit de transit de 618 francs Cfa (1,30 dollars) le baril, selon la Lettre du continent.
Des droits de transit à la hausse
Selon les chiffres révélés en janvier dernier par la Cameroon Oil Transportation Company (COTCO), l'entreprise qui exploite l'oléoduc existant côté camerounais, le pétrole brut tchadien transporté par cette infrastructure a permis au Trésor public camerounais d'engranger des revenus d'un montant total de 200 milliards de francs CFA (400 millions de dollars) en 10 ans. Le droit de transit du pétrole tchadien sur le territoire camerounais est récemment passé de 195 à 618 francs CFA le baril.
Le Trésor public camerounais escomptait d'avantage de revenus avec la particpation nigérienne. A l’époque, le ministre nigérien de l’Energie et du Pétrole, Foumagoye Gado, faisait état d’un projet de pipeline de 600 kilomètres sur territoire nigérien afin de faciliter le transport des 60’000 barils/jour produits au Niger.
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