Finance: les rumeurs sur la dévaluation sont infondées dixit ould Djay

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dim, 2016-11-13 18:33

Le ministre de l’économie et des finances Moctar ould Djay a lors du traditionnel point de presse du gouvernement démenti les informations diffusées par certains médias sur l’éventualité d’une dévaluation de l’ouguiya de 40% sur injonction du FMI.

Du coté de la banque centrale, « on indique qu’avec un niveau de réserves couvrant sept mois d’importations et un taux de satisfactions des demandes en devises oscillant entre 90et 100% la tendance est plutôt à l’appréciation de la monnaie nationale. »

La rumeur sur la dévaluation s’est propagée sur la toile depuis quelques jours, suscitant de nombreuses inquiétudes et des atermoiements d’experts de tous bords quant au devenir de notre monnaie. 

La monnaie est en principe le reflet de l’état de l’économie d’un pays. Si celui-ci se dégrade, il entraîne normalement la dépréciation ou la dévaluation de la monnaie. Or tel ne semble pas être le cas actuellement si l’on s’en tient aux chiffres publiés par l’équipe économique en septembre sur les perspectives de fin d'année qui s'annoncent plus reluisantes que prévu pour l'économie nationale.

D’après ces chiffres, l'économie est en passe de surfer sur de nouvelles perspectives en cette fin d'année qui augure déjà un rythme de croissance plus consistant et peut-être mieux que les prévisions du gouvernement annoncées dans le projet de la loi de finances 2016. Selon la déclaration du Ministre de l’économie et des finances devant une mission du FMI qui a séjourné dans notre pays en septembre dernier, les indicateurs sont prometteurs :

Un taux de croissance de plus de 4 %, un déficit public limité à moins de 1% du PIB mieux que tous les pays de la sous région, un déficit des échanges courants contenu à moins de 14% du PIB et une inflation jugulée à moins de 2% . Voilà les signes d’embellie économiques annoncés par l’argentier du pays devant une mission d’experts du FMI.

Au-delà de son impact sur les prix, le déficit budgétaire constitue l'un des fondamentaux les plus suivis par les gestionnaires de fonds et investisseurs étrangers. En clair, un pays qui ambitionne d'attirer les capitaux étrangers n'a d'autre choix que de garder les yeux rivés sur son déficit budgétaire. Une façon peut être pour le ministre de couper court à la jacquerie autour des chiffres sur l’économie qui a défrayé la chronique en septembre.

Ainsi, de nombreuses raisons incitent à remettre en doute la véracité d'une telle information.

D’abord,le pays n’est pas sous programme avec le FMI. Ensuite, il est insensé de parler de dévaluation de l’'ouguiya dès lors que le taux de change de cette dernière est soumis exclusivement au régime flottant. Autrement dit, le régime flottant ne peut «cohabiter» avec la dévaluation. 

Il y a donc confusion de concepts. Dans un régime de change flottant, il s’agit de l’appréciation ou de la dépréciation d’une monnaie. Enfin, il ne peut être opéré une dévaluation ou une réévaluation que dans un régime à taux fixe.

« D’une manière générale, la Banque centrale ajuste le taux de change nominal de l’ouguiya de façon à ce que le taux de change réel soit à son niveau d’équilibre qui est déterminé par les fondamentaux de l’économie nationale que sont le prix du fer, du poisson, le différentiel de l’inflation et de la productivité entre notre pays et ses partenaires étrangers», explique une source financière. Et d’ajouter « que la Banque centrale évite en général qu’il y ait un décalage prononcé entre la situation économique et la valeur de la monnaie nationale. » 

Il est d'ailleurs surprenant de voir certains intellectuels réclamer un système de changes flottants et s'inquiéter de manière quasi-épidermique d’une dévaluation pourtant inhérente à ce même système.

La variabilité des taux de change monétaires est justement l'instrument qui permet soit de dévaluer soit de réévaluer sa monnaie en fonction de ses aspirations économiques pour conserver ou accroitre sa compétitivité. Ainsi donc l’ ouguiya finira par retrouver son véritable niveau d’équilibre . Mais comme on dit d’ailleurs souvent en économie: on ne peut avoir la rose sans les épines.

Fall Mohamed 

 

Rimeco