La justice nigérienne a libéré plusieurs prévenus parmi les personnes inculpées en juin dernier dans l’affaire du trafic international de bébés qui avait touché le cœur même du pouvoir nigérien.
Selon le procureur général près la Cour d’appel de Niamey Ibrahim Boubacar Zakaria, les personnes libérées ont formulé une demande de remise en liberté ou ont fait appel en septembre et octobre contre des ordonnances de rejet de leur remise en liberté provisoire. Mais l’épouse de l’ancien président du Parlement Hama Amadou, principal opposant du président Mahamadou Issoufou actuellement en fuite en France, ne fait pas partie des personnes libérées.
Les raisons avancées pour justifier cette situation diffèrent. Le procureur général Ibrahim Boubacar Zakaria suggère que l’épouse du parlementaire en fuite n’a ni formulé de demande de remise en liberté, ni fait appel, ce que son avocate Souley Oumarou dément, suggérant des manœuvres politiciennes. Le ministre nigérien des Affaires étrangères Mohamed Bazoum a accusé mercredi sur les ondes de Radio France International l’épouse d’Hama Amadou d’être à l’origine de l’existence d’une maison close au Nigéria où se négocie la vente de bébés.
Révélée en juin dernier, l’affaire du trafic international de bébés entre le Nigéria, le Bénin et le Niger a crispé le climat politique au Niger. Dix-sept personnes ont été inculpées parmi lesquelles l’ancien ministre de l’Agriculture Abdou Labo, un proche du président Mahamadou Issoufou, et son épouse, un colonel de l’armée et son épouse et la femme de l’ancien président du Parlement. Ils ont été écroués pour la plupart pour « supposition d’enfant », un délit qui consiste à attribuer la maternité d’un enfant à une femme qui ne l’a pas mis au monde.
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