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Cité comme l’un des suspects du scandale de la Sonimex, qui secoue depuis l’année dernière les milieux d’affaires ainsi que le département du Commerce et de l’Agriculture, Mohamed Ould Sbeyi, directeur commercial de la société d’Import-Export apporte sa propre version des faits.
Une source de presse rapporte qu’il s’est attaqué aux trois derniers directeurs généraux de la Sonimex, les accusant d’avoir violé les dispositions administratives en vigueur en traitant directement avec les agences de la Sonimex, sans passer par les directions régionales dont elles relèvent.
C’est ce qu’il aurait déclaré aux enquêteurs, soulignant qu’en outrepassant leurs prérogatives et les normes administratives, les agissements de ces directeurs ont eu des conséquences incalculables dans le fonctionnement administratif de la Sonimex.
«En tant que directeur commercial de la société, la plupart des actes administratifs des agences dépendant de mon autorité m’échappaient, ainsi que l’état des stocks, notamment à Rosso, car ces agences traitaient à mon insu directement avec les directeurs susmentionnés» a-t-il révélé.
Revenant sur sa carrière, il affirme avoir décroché en terminale pour devenir transitaire plus tard. C’est ce qui l’amena à s’occuper pendant quelques années des formalités de douane et d’import pour le compte de la Sonimex. En 2010, il est recruté comme Directeur commercial de la société, responsable des magasins de la société. Il supervisait l’acheminement des produits importés par la Sonimex vers ses différentes agences à Nouakchott et dans les régions de l’intérieur du pays.
Depuis que la Sonimex a mis fin à ses importations, depuis ces dernières années, témoigne-t-il, son rôle se serait réduit à l’acheminement des commandes formulées par les gros commerçants, notamment dans le cadre du Programme Emel. Aujourd’hui, affirme-t-il, les agences régionales sont en léthargie, exceptées celles situées dans les régions du Fleuve dont le rôle se réduit à l’achat de la production locale du riz.
Aujourd’hui, le scandale de la Sonimex reste en l’état. Le dossier serait entre les mains de la justice depuis plusieurs mois. Malgré l’audition de plusieurs dizaines de suspects, seul le chef d’agence de Rosso, Ely Salem Ould Beibacar, croupit pour le moment en prison. Détenu pendant quelque temps, Mohamed Sbeyi a été libéré sous contrôle judiciaire, tout comme Lemar Ould Weddadi, homme d’affaires proche du président.
Ce dernier a été accusé d’avoir acheté 600 tonnes d’engrais de la Sonimex en 2004 puis 2400 tonnes en 2014, qu’il n’aurait pas payé. Il a été arrêté brièvement puis relâché sans aucun droit de poursuite.
C’est en juillet 2016 que cette affaire a éclaté. C’est le plus gros scandale financier qui touche une entreprise publique, car portant sur la disparition de la valeur de 12 Milliards d’ouguiyas d’engrais.
M21