Pour le président du Conseil européen, l’heure est arrivée de stopper l’immigration clandestine entre la Libye et l'Italie. Selon Donald Tusk, cet objectif est « à notre portée ». Le dirigeant européen a tenu ses propos à Bruxelles en présence du chef du gouvernement d'union nationale, Fayez al-Sarraj.
Le message du président du Conseil européen était simple. En clair : comme nous avons le pouvoir de fermer les routes migratoires, nous le ferons. Donald Tusk dit avoir déjà abordé la question avec le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni.
Le fonds Afrique que l’Italie a annoncé mercredi 1er février prévoit justement un soutien renforcé aux garde-côtes libyens et aux agences de l'ONU venant en aide aux migrants.
Mais Donald Tusk estime que l’Union européenne doit aussi soutenir le dialogue politique en Libye : « L’UE soutient pleinement les efforts du peuple libyen pour trouver un accord politique inclusif. Je réitère le soutien de l’UE au Conseil présidentiel libyen et au gouvernement d’union nationale dans la mise en œuvre de l’accord politique libyen. Ce qu’il faut maintenant, c’est tendre la main à ceux qui n’ont toujours pas rallié les nouvelles institutions. »
Fayez al-Sarraj pessimiste ?
Émigration africaine vers l’Europe et politique intérieure libyenne sont liées parce que l’UE, qui a lancé l'opération anti-passeurs Sophia en 2015, ne peut pas intervenir dans les eaux territoriales libyennes. De son côté, le chef du gouvernement d’union nationale se dit prêt à lutter contre les réseaux de passeurs.
Mais Fayez al-Sarraj ne débordait pas d’optimisme lorsqu’il s’est adressé à la presse. « Nous espérons que les mécanismes de l’UE pour venir en aide à la Libye seront plus concrets, a-t-il déclaré. Nous n’allons pas insister sur les sommes consacrées à la Libye parce que c’est très peu de chose, c’est une contribution modeste. Mais il faut faire preuve de sérieux, ensemble, pour stabiliser la situation. »
Plus de 180 000 migrants sont arrivés l’an dernier sur les côtes italiennes, un niveau record. Plus de 4 500 personnes ont perdu la vie en cherchant à les atteindre.
Les migrations en Méditerranée sont à l’ordre du jour du sommet informel européen qui se tient ce vendredi 3 février à La Valette, capitale de Malte.
RFI