La France et l’Allemagne déterminées à élargir le soutien international au G5 Sahel

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mer, 2017-08-02 19:55

 La ministre française des Armées, Florence Parly,et son homologue allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, ont affirmé mardi 1er août à Bamako l'engagement de leurs deux pays à élargir le soutien à la création d'une force anti-jihadiste du G5 Sahel. Elles étaient ensemble lundi 31 juillet au Niger. La veille, Florence Parly s'est rendue seule au Tchad

La ministre française des Armées, Florence Parly, a achevé mardi 1er août au Mali une tournée entamée au Tchad le dimanche 30 juillet. Son homologue allemande l’a rejointe au Niger, pour terminer cette visite par le Mali.

Le but de ces visites était surtout de réaffirmer l’engagement des deux pays européens dans la création et le lancement de la force conjointe anti-jihadiste du G5 Sahel (qui comprend justement le Tchad, le Niger, le Mali et aussi le Burkina Faso et la Mauritanie). Florence Parly et Ursula von der Leyen en ont profité pour encourager leurs troupes.

Les deux ministres européennes ont été reçues mardi par le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et ont eu des entretiens tripartites avec le ministre malien de la Défense, Tiéna Coulibaly.

Un PC de commandement au Mali opérationnel fin août ?

Au cours de leurs entretiens avec IBK, « il a surtout été question de marquer l’appui en équipement et en formation à la force du G5, de mobiliser les partenaires européens et internationaux en soutien à l’initiative du couple franco-allemand dans le cadre du G5 Sahel », a déclaré à l’AFP une source à la présidence malienne.

Ces échanges ont porté essentiellement sur les « progrès très substantiels »réalisés depuis le sommet extraordinaire du G5 Sahel le 2 juillet 2017 à Bamako, en présence du président français Emmanuel Macron, a déclaré, de son côté, Florence Parly à la presse.

« Nous avons pu vérifier que les engagements qui avaient été pris, en termes de calendrier notamment, seraient bien tenus, en particulier la mise en place d’un PC de commandement à Sévaré (dans le centre du Mali) qui devra être prêt pour la fin du mois d’août (2017) », a-t-elle souligné.

Une rencontre avec le chef de la Minusma au Mali

Le 2 juillet, les chefs d’État du G5 Sahel et le président français Emmanuel Macron avaient acté la constitution de cette force conjointe G5 Sahel et débloqué des fonds pour que celle-ci soit pleinement opérationnelle en octobre 2017. 

L’Union européenne a déjà promis 50 millions d’euros, auxquels doivent s’ajouter 50 millions de contributions des États membres, mais le G5 a estimé les besoins de fonctionnement de cette force à 423 millions. Une conférence des donateurs est prévue fin septembre à Berlin, a indiqué lundi 31 juillet la ministre française des Armées.

« Cette initiative franco-allemande va se renforcer et faire en sorte que d’autres pays européens nous rejoignent dans notre soutien au G5 Sahel », a déclaré la ministre allemande, qui a également rencontré le chef de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif.

Une visite six jours après le crash d’un hélicoptère allemand

La visite d’Ursula von der Leyen intervient six jours après la mort de deux Casques bleus allemands dans un accident d’hélicoptère lors d’une mission d’observation des combats dans le nord du Mali entre groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015.

Dans la matinée de mardi, Florence Parly s’était rendue à Gao, principale ville du nord du Mali, pour rencontrer les soldats de l’opération française Barkhane qui combat les jihadistes au Sahel.

« Je sais que vous menez déjà régulièrement des opérations conjointes transfrontalières avec les forces armées des pays du G5, ces opérations préfigurent largement ce que sera demain la force conjointe du G5 Sahel », leur a-t-elle déclaré.

Situation dégradée dans le centre du Mali

La force conjointe du G5 Sahel, dont les dirigeants des pays membres espèrent qu’elle atteindra 10 000 hommes (militaires, policiers et civils confondus), aura pour mission de combattre le terrorisme et la criminalité transfrontalière dans toute la bande sahélienne. 

Après plusieurs jours de négociations à New York, le conseil de sécurité de l’ONU avait finalement adopté, le 21 juin 2017, une résolution qui « salue le déploiement » de cette force, sans toutefois lui délivrer un mandat des Nations unies.

Ce projet de force conjointe avait été lancé en 2015. Il a été réactivé au sommet du G5 en février 2017 car la situation se dégrade dans le centre du Mali ainsi qu’aux frontières burkinabè et nigériennes.

Depuis 2012 et la prise du nord du Mali par AQMI, et malgré l’intervention militaire internationale lancée en 2013 à l’initiative de la France qui a chassé en partie les jihadistes de ce territoire, des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, et différents groupes armés se disputent le contrôle des routes et des villes alors même qu’ils sont signataires d’un accord de paix.
 

Par Jeune Afrique avec AFP