
Les pays du Maghreb et du Sahel ont refermé leur premier sommet conjoint, jeudi 18 décembre, sur la promesse de combattre le terrorisme et le crime organisé. Les pays membres du "G5 du Sahel", la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, ont assisté, aux côtés des représentants de l'Algérie, de la Libye, de la Côte d'Ivoire, de la Guinée, du Nigeria et du Sénégal, à la réunion du Processus de Nouakchott initié par l'Union africaine consacré à la coopération en matière de sécurité.
Le commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité, Smail Chergui, et des représentants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l'Organisation de la Coopération islamique (OCI), des Nations unies et de l'Union européenne assistaient également à cette réunion d'une durée de deux jours.
"Notre cher continent …doit persévérer dans ses efforts pour contrer les menaces du terrorisme, de l'extrémisme et de la criminalité transfrontalière", a déclaré le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, organisateur de ce sommet, dans son discours d'ouverture.
"Face aux périls terroristes, nos pays sont appelés à adapter leurs systèmes nationaux de sécurité aux contraintes et aux défis sur le terrain, mais aussi à la nature rapidement changeante des menaces d'instabilité régionale", a-t-il indiqué.
Pour lui, ce sommet se devait de "définir les actions à mener en faveur de la sécurité et de la stabilité de la région sahélo-saharienne, dans le cadre de la stratégie de l'Union africaine".
Il a rappelé les problèmes que connaissent actuellement le Mali et la Libye. Le Président mauritanien a poursuivi en expliquant que "la situation au Mali nous rappelle la nécessité d'une action plus forte et mieux coordonnée".
"La situation préoccupante en Libye a non seulement le potentiel d'aggraver les difficultés politico-sécuritaires de ce pays, mais aussi d'impacter négativement la sécurité de toute la région", a ajouté Ould Abdel Aziz.
"Nous nous devons d'apporter notre assistance à ce pays, pour lui permettre de recouvrer son unité nationale et les fondements démocratiques d'un Etat moderne."
Le Président tchadien Idriss Déby, actuel président en exercice du G5 du Sahel, a également passé en revue les grands défis auxquels est confronté le continent.
Il a remercié "les partenaires au développement pour l'intérêt et l'appui qu'ils accordent au Processus de Nouakchott, qui traduit la volonté des pays membres et leur détermination à combattre le terrorisme, le crime organisé et le trafic de drogue".
Hiroute Guebre Sellassie, envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations unies au Sahel, a souligné pour sa part que les Etats de la région devaient "consacrer une partie de leurs ressources au secteur de la sécurité au détriment des autres secteurs et adopter une approche plus globale de nature à créer les conditions appropriées permettant aux Etats de résister face au terrorisme".
Ce sommet a montré que les pays de la région sont déterminés à s'unir pour lutter contre le terrorisme, a estimé l'analyste Moustapha Ould Mohamed Lemine.
"Avec le Processus de Nouakchott initié il y a près de deux ans, on assiste au début de la mise en place de mécanismes de coopération entre ces pays au niveau des frontières en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé", a-t-il ajouté.
Jidou Ould Sidi, analyste spécialisé dans les questions de sécurité, a indiqué quant à lui que ce sommet avait eu lieu au moment où la bande sahélo-saharienne connaît "une instabilité politique et une crise sécuritaire sans précédent".
"Le Processus de Nouakchott semble donc être un cadre approprié, car l'élimination du terrorisme dans la région exige une mutualisation des efforts, c'est-à-dire une stratégie globale et commune."
Magharebia