Lutte contre Boko Haram: le Tchad va envoyer des troupes au Cameroun

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ven, 2015-01-16 16:52

 Le Tchad va envoyer des renforts au Cameroun, pour l'aider dans sa lutte contre Boko Haram. L'annonce a été faite dans un communiqué du président camerounais Paul Biya qui remercie le chef de l'Etat tchadien pour ce geste. Depuis des mois, le Cameroun doit faire face à la multiplication des attaques du mouvement terroriste nigérian, dans le nord de son territoire. Cette aide est donc la bienvenue.

La secte nigériane Boko Haram multiplie des raids meurtriers dans l'extrême nord du Cameroun. Le pays se réjouit donc de l'annonce de l'arrivée d'un renfort tchadien pour l'aider dans sa lutte.

Le ministre camerounais de la Communication Issa Tchiroma Bakary, qui se fait le porte-parole de la satisfaction du président et du pays, rappelle l'importance de l'allié tchadien dans ce combat : « C’est la manifestation concrète de la solidarité, de l’entente parfaite entre deux chefs d’Etat dont les peuples sont des peuples amis, en raison également de l’interdépendance économique des uns vis-vis des autres. »

Le Tchad a en effet pour débouché maritime le port camerounais de Douala. Désormais, la route stratégique Douala-Ndjamena est menacée de manière permanente par les attaques de Boko Haram.

Issa Tchiroma Bakary salue ce renfort militaire apprécié autant par le gouvernement que les Camerounais : « Le chef de l’Etat du Cameroun a salué ce geste fraternel, à manifester sa reconnaissance vis-à-vis du Tchad qui à ce moment précis de notre histoire se tient solidement au côté du Cameroun pour aider ces derniers à faire face à cette agression barbare. Et à travers ce communiqué, c’est toute la nation camerounaise qui se réjouit de la présence des armées du Tchad, des forces armées tchadiennes qui sont des forces armées que nous connaissons tous aguerries. »

Cette annonce tchadienne est intervenue quelques heures après l'accusation lancée par le secrétaire d'Etat américain à propos de Boko Haram. En évoquant l'attaque de début janvier, qui a été la plus destructrice depuis 2009, John Kerry a dénoncé « un crime contre l'humanité ». Selon l'organisation Amnesty international, durant la destruction de Baga, le carrefour commercial du nord-est du Nigeria au bord du lac Tchad, des centaines de personnes, « voire plus », ont été tuées.

Si un renfort militaire tchadien est annoncé, le communiqué présidentiel ne précise pas les effectifs qui seront envoyés. Pour le ministre camerounais de la Communication, il ne s'agit que d'un détail : « Ce sont des questions techniques qui seront discutées au niveau des deux états-majors. Notre ministre de la Défense a eu le privilège d’être reçu par le chef de l’Etat du Tchad.

Ce dernier lui a confié un message pour son frère et ami le président Biya. D’après moi, ils ont dû évoquer la question de l’organisation. C’est le temps qui nous dira exactement comment cela va se passer. »

Seul contre Boko Haram

Le Cameroun se sent abandonné, seul à faire face à Boko Haram. Alors, il rappelle les autres pays dits « de la ligne de front » - ceux qui ont une frontière commune -, mais aussi la communauté internationale, à leurs engagements pris il y a près d'un an lors de la conférence de Paris.

Le ministre camerounais de la Communication Issa Tchiroma Bakary déplore ainsi l'inaction de certains pays : « Nous aurions bien aimé que tous les pays de la ligne de front, que chaque pays fasse le ménage chez lui. Vous avez bien vu ce que nos forces de défense et de sécurité font chaque fois. Nous avons fait l’objet d’une quarantaine d’agressions. Chaque fois, nos forces ont infligé une leçon inoubliable pour les insurgés. »

Saluant le travail effectué sur le terrain par les forces armées camerounaises et les résultats obtenus malgré « le caractère asymétrique de cette bataille », le ministre de la Communication ne peut oublier, lui non plus, les décisions annoncées en France : « A l’occasion du sommet de Paris, les grandes puissances, à commencer par la France pays hôte, l’Union européenne, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis d’Amérique, la Chine, l’Allemagne, tous ces pays donc s’étaient engagés à apporter leur soutien et assistance d’une manière ou d’une autre aux pays de la ligne de front. »

Pour Issa Tchiroma Bakary, il est urgent que les engagements soient honorés : « Evidemment, ce que nous souhaitons, c’est que toutes les puissances qui s’étaient portées volontaires pour aider les pays de la ligne de front, que ceux-là se manifestent de manière concrète. Et le président de la France avait pris le parti d’être le facilitateur, d’être le dénominateur commun qui permet la construction de cet ensemble. Nous souhaitons simplement voir la concrétisation de cette chose-là.»

 

RFI