Mauritanie-UE – Accord et désaccords

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sam, 2015-02-07 09:07

 Le désaccord entre les deux parties est présenté par beaucoup d’observateurs comme une situation inédite. C’est la première fois que la rupture de l’accord est consommée même si d’aucuns pensent que tout n’est pas encore perdu.

La Mauritanie a été encore sommée de présenter les justificatifs pour l’utilisation des fonds européens prévus par l’accord et destinés à la formation ou à l’appui du secteur des pêches. Mais ils redoutent plus fortement l’exigence de justifier les autres sommes disparues, sans laisser de traces…

L’accord de pêche entre la Mauritanie et l’Union européenne a pris fin le 15 décembre dernier. Cet accord courait sur la période 2012-2014. Il avait été salué comme historique lors de sa signature car il permettait à la fois de satisfaire les besoins européens, de préserver la pêche traditionnelle mauritanienne et surtout les ressources halieutiques.

Mais après trois rounds de négociations infructueux, les deux parties ne sont pas parvenues à le reconduire. C’est le montant de la contrepartie financière versée par l’Union européenne qui pose problème. Alors que Nouakchott réclamait la reconduction des 67 millions d’euros par an versés par l’UE comme contrepartie financière, Bruxelles voulait ramener cette enveloppe à seulement 42 millions.

Cette proposition au minima, n’a bien sûr pas, plu aux négociateurs mauritaniens qui étaient pourtant prêts à reconduire l’ancien accord et ses amendements, tant ils estimaient qu’il les favorisait bien au niveau de la contrepartie financière qu’au niveau du quota des marins embarqués sur les navires européens.

Le désaccord entre l’UE et la Mauritanie est présenté par beaucoup d’observateurs comme une situation inédite dans les rapports entre les deux partenaires. En effet, c’est la première fois que la rupture de l’accord est consommée même si d’aucuns pensent que tout n’est pas encore perdu.

La résolution prise par le parlement européen exigeant la libération de l’activisteBiram Ould Dah Ould Abeid, président d’IRA (Initiative pour la résurgence d’un mouvement abolitionniste en Mauritanie) est venue compliquée la donne.

Bien que non contraignante pour la Mauritanie, cette résolution votée par 582 voix pour, une voix contre et 57 abstentions, a été vue par le président Mohamed Ould Abdel Aziz comme une tentative de l’UE pour mettre la pression sur la Mauritaniedans le dossier de la pêche. Il a même ironisé en disant devant les journalistes que la crise « n’est pas celle de Biram mais du poisson ».

Autre embûche, la Mauritanie a été encore sommée de présenter les justificatifs pour l’utilisation des fonds européens prévus par l’accord et destinés à la formation ou à l’appui du secteur des pêches. Mais ils redoutent plus fortement l’exigence de justifier les autres sommes disparues, sans laisser de traces… 

Un bon point tout de même pour la Mauritanie dans la gestion de ce désaccord avec l’UE : La rupture n’a apparemment pas provoqué une crise au niveau de l’emploi, comme cela fut le cas en 2012 lorsque tous les bateaux étrangers avaient décidé de sortir de la zone de pêche mauritanienne dans un mouvement de protestation générale contre certaines clauses dudit accord UE/RIM 2012-2014 qui venait tout juste d’être signé. Et que la partie mauritanienne a célébré et continue encore de considérer comme l’accord modèle à perpétuer.

Le peu d’impact du départ des bateaux de l’UE est plus ou moins atténué par l’existence d’autres bateaux qui pêchent sous le régime des licences libres. Particulièrement des navires appartenant à des armateurs originaires des pays de l’ancienne Europe de l’Est. Mais cela ne veut pas dire pour autant que laMauritanie peut se passer de cet accord avec l’UE qui, comme le montre déjà les suspicions de Nouakchott dans l’affaire Biram, conditionne également des rapports politiques apaisés avec l’Europe.

 

Afrimag