Dans une sortie sur la chaine privée EL Watanya, l’ancien sénateur Sidi Ould Dahi a qualifié, avec une banalité déconcertante de « grande réalisation » la déportation par Ould Taya des populations noires du pays vers le Sénégal qui ne sont revenues, selon lui, que pour « occuper la Mauritanie ».
Des propos graves surtout quand ils sortent de la bouche d’un honorable sénateur, représentant du peuple dans la chambre haute du parlement, censé avoir une hauteur de vue, le sens de la retenue.
Mais, ce qui est plus grave c’est qu’hormis le FONADH, personne n’a réagi. Personne n’a condamné ces propos négationnistes, voire racistes. Même les progressistes se sont tus. Le sénateur s’est comporté comme ceux qui considèrent que tous « les noirs de ce pays sont des étrangers.»
Ould Taya avait donc beaucoup de complices dans cette République Islamique et c’est à juste raison que les organisations de défense des victimes des années 1989 -1991 demandent que la lumière soit faite sur cette page sombre du pays. La Mauritanie n’en sortirait que grandie.
Comme les politiques, les syndicats, les organisations de défense des droits de l’homme, les intellectuels, les autres médias se sont tous tus alors que ces propos sont de nature à saper l’unité nationale de notre pays.
L’Union pour la République (UPR), le Parlement dans son ensemble et même le gouvernement devraient tous se désolidariser de l’ « honorable » sénateur, lui demander, non seulement de retirer ses propos offensants mais aussi et surtout de s’excuser auprès de tous ceux qui ont souffert de cette période trouble de notre pays.
Il est regrettable que certains de nos jeunes journalistes ne puissent pas « maîtriser » leur sujet et par conséquent canaliser les dérives de leurs invités qui hélas souvent tiennent des propos dont ils ignorent la portée sur des chaines de radios et de télévisions. On est ici loin de la France où des journalistes sont souvent rappelés à l’ordre par le CSA, gendarme des médias voire par des confrères même.
En Mauritanie, la HAPA se doit de sévir plus fort contre les dérives auxquelles on assiste hélas dans nos chaînes privées de télés et de radios.
Au Calame, nous condamnons toutes les dérives d’où qu’elles viennent.
Le Calame